Corps à corps

Agnès est une jeune fille tatouée sur tout le corps, au gré de ses voyages. Sa mère multiplie les opérations esthétiques. Son père ne fait que penser à son travail. Jean Pierre est secrétaire médical chez un chirurgien plastique.
Les parcours et les destins de chacun se croisent.
Une tranche de vie…

Par Gdseb, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Corps à corps

Des destins qui se mêlent et s’entrechoquent : voilà un genre fort répandu au cinéma, qui l’est beaucoup moins dans la BD. Ce genre d’histoire a besoin de temps et d’espace pour se mettre en place, pour respirer, et la BD n’offre pas forcément cela, surtout en un tome (de 72 pages).
Pourtant, Mardon tire très bien son épingle du jeu dans ce nouvel album chez aire libre (qui décidément nous offre chaque mois de très bons albums).
Avec un dessin tout en ampleur et en forme, dans la mouvance d’une « nouvelle vague », qui rappelle Blutch, Mardon nous livre un récit profondément humain. Car ne vous y tromper pas, derrière le titre « corps à corps », se cache avant tout une histoire d’âme, et de souffrance.
Les liens entre corps et esprit sont forcément proches et ambigus : Comment être bien et dans son corps, et dans sa tête est une question qui fait partie de la quête du bonheur.
Les modifications de notre corps, volontaires ou non, de la chirurgie esthétique au tatouage, en passant par le piercing ou l’obésité, ne sont que les reflets de souffrances, de questions, de confiance, de recherche de soi ; et on y trouve que rarement une réponse.
Il faut toujours dépasser les apparences, car il se cache toujours quelque chose derrière.
Il émane de cet album quelque chose de très maîtrisé, à la fois dans le trait et dans la narration, un bel exploit pour un jeune auteur.

Par Gdseb, le 15 mars 2004

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