Corso

Quatre ans après Love Kills, nous retrouvons avec plaisir Danilo Beyruth qui nous entraîne cette fois dans un captivant récit, toujours en noir et blanc, qui présente un pilote-chien, perdu sur une lointaine planète, qui doit apprendre à dépasser ses a priori vis-à-vis de ses ennemis héréditaires, les chats.

Cette idée, bien que très classique dans l’intention – on devine très vite où l’auteur veut en venir – reste malgré tout très efficace pour mettre en scène l’évolution d’un personnage et de son état d'esprit. Par ailleurs, Beyruth n'y va pas par quatre chemins dans son postulat de base, un chien qui doit cohabiter avec ses adversaires les chats… Ceci dit, une fois dépassée ce point de départ, nous glissons dans un scénario à la fois très prenant et progressivement même assez touchant.

Cependant, l'album doit principalement sa puissance à la manière dont Danilo Beyruth gère la narration, le rythme et son sens du découpage. L’artiste déploie dans ces planches tout son savoir-faire avec une vraie virtuosité graphique. Non seulement le dessin est très beau, expressif comme il faut et très dynamique, mais en plus il impose une impressionnante fluidité à l’ensemble. Les pages se tournent sans que l’on s'en rende compte, on est complètement happé dans ces ambiances parfois tendues, ou plus calmes ou les personnages évoluent dans des décors à la fois familiers et incroyables.
Beyruth réussit à transformer ce scénario des plus basiques en véritable tour de force d’une grande maîtrise.

Contre toute attente, Corso se révèle une des belles surprises du moment. Vivement conseillée.

Par FredGri, le 09 mars 2025