CORTO MALTESE
Corto Maltese en Sibérie

Hong Kong, entre la fin des années 1918 et avril 1920.
Corto Maltese retrouve Rapoutine. Dans sa maison, il manque de se faire tuer. Une société secrète chinoise, Les Lanternes Rouges, lui demande d’accepter une mission :   traquer et dérober le train transportant l’or de la contre-révolution russe. Corto et Raspoutine  acceptent la proposition.
C’est le début d’une longue aventure…

Par berthold, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur CORTO MALTESE #6 – Corto Maltese en Sibérie

Corto Maltese en Sibérie est la première aventure de Corto que j’ai lue. Cette aventure est la plus belle et la meilleure des récits concernant Corto, c’est là aussi où Hugo Pratt est au sommet de son art.

Il est dommage que l’édition française se nomme Corto Maltese en Sibérie. Le titre de l’édition italienne est beaucoup plus magique, plus poétique, plus parlant : <Corte sconta detta arcana> : "Cour secrète dite des arcanes" (titre qui sera repris pour l’adaption du  long-métrage d’animation sorti en salle en 2002). Cette aventure de Corto est la plus belle et la plus grande que nous ait conté Hugo Pratt.

On retrouve son ami (si on peut dire) Raspoutine, ce qui va nous valoir de très beaux dialogues, de très belles scènes entre les deux, comme celle du "Père Noêl".
D’ailleurs, cette oeuvre contient de nombreuses scènes anthologiques et de morceaux de bravoure. Les attaques de trains, la bataille sur le navire chinois, la première rencontre de Corto et de la duchesse, et ce final : la dernière scène entre Corto et Shangaî Li, une des plus belles et romantiques que la bande dessinée ait jamais vu.

Shangaî Li, la duchesse Marina Séminova : deux femmes fortes et superbes dans l’oeuvre de Pratt. Deux femmes qui fascinent Corto et le lecteur. Qui n’a pas été triste à la lecture de la scène dramatique concernant la duchesse ? Et puis, Shangaî Li que l’on aurait bien vu partir avec Corto. Pratt avait le secret pour créer des personnages féminins aussi magnifiques.

Il faut citer tous les seconds rôles que l’on croise au fil des pages : Nino par exemple, ce capitaine russe qui a les traits du chanteur Nino Ferrer (d’ailleurs, un des dessins sera repris par le chanteur pour une affiche annonçant sa tournée). Le baron Ungern Von Sternberg, magnifique personnage historique, le général Tchang, Une-Oreille, Séménov et le major Jack Tipitt (ah, Tipitt : on aurait bien aimé le retrouver dans d’autres aventures celui-là).

Les trains sont superbes dans leur représentation : Hugo Pratt se fit aider par Guido Fuga pour le dessin des trains. Un travail vraiment fabuleux.
Dans la version française, Corto Maltese pense à un poème de Rimbaud à un moment, alors que dans la version italienne, c’est un poème de Eugnio Genero qui n’est autre que le grand-père maternel d’Hugo Pratt.
C’est la plus belle et la plus grande aventure de Corto Maltese, l’aventure avec un grand A. Peu d’oeuvres arrivent au niveau de celle-ci.
Je me la relis au moins 2 à 3 fois par an.
Elle fait partie de mon top ten des chefs d’oeuvres de la bande dessinée.
C’est le Corto Maltese qui doit être dans toute bonne bibliothèque.
Je vous conseille vivement la lecture de ce monument de la bande dessinée.

La première parution de ce récit est dans (A suivre) n°1 à 8 (1978). En 1979, c’est la parution en album noir et blanc dans la collection Les romans (A suivre), avec une préface de Didier Platteau. Une première version couleurs apparaît en 1982 : c’est Anne Frognier qui s’en occupe.Une deuxième version verra le jour en octobre 2002 avec de nouvelles couleurs signés Patrizia Zanotti. La version noir et blanc connait une nouvelle édition en mars 2003, avec une couverture moins belle que l’édition de 1979.

Par BERTHOLD, le 23 août 2006

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