Crépuscule

Après la terraformation d’une planète, l’équipe de scientifiques chargée de la surveillance et hébergée à bord de la station orbitale Grand Central disparaît. Un groupe de recherche composé d’hommes, femmes et androïdes est envoyé à leur rescousse. En suivant leurs traces, ils sont confrontés à un phénomène de « contamination de formes géométriques » qui les absorbe et leur fait perdre tous repères.

Par geoffrey, le 12 février 2018

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Notre avis sur Crépuscule

Une sphère ensemence une planète, sculpte ses paysages, dessine les rivières, déverse l’eau et achève la terraformation en répandant la vie. Animaux et végétaux prospèrent à la surface. L’histoire aurait pu s’arrêter là.

Pour une mystérieuse raison, d’étranges formes géométriques et blanches viennent s’imbriquer dans la vie organique et minérale de la planète, comme des verrues « mathématiques ». Les apparitions se densifient à mesure que les personnages progressent vers le cœur du phénomène, une sphère sous la surface de la planète. Notre monde familier perd peu à peu de sa consistance, devient abstrait, géométrique, méconnaissable : un univers à angles droits.

Avec un dessin proche de celui de son compère d’édition, le britannique Tom Gauld, et des planches où, comme lui, prolifèrent tableaux de bord schématiques, clins d’œil à la science-fiction des années 50 et personnages peu loquaces et sans visage, Perrodeau nous entraîne dans un poursuite inédite, nous enferre dans une jungle graphique. Nous ne sommes plus dans la SF à la Shangri-la ou dans l’anticipation à la Arctica, ici l’histoire questionne la matière et l’apparence du monde.

Elle le fait à plusieurs niveaux, à la fois scientifique (à quoi le monde aurait-il ressemblé si l’organisation atomique, les cristaux, les chaînes de polymères, s’était transposée à grande échelle ?) et de manière sensible. A travers son Crépuscule, plus qu’un récit de science-fiction, Jérémy Perrodeau explore ce qu’est une œuvre d’art.

Par Geoffrey, le 12 février 2018

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