CREPUSCULE DES DIEUX (LE)
Le grand hiver

200 ans se sont écoulés depuis que le Ragnarök a ravagé le royaume d’Asgard. Wotan est mort et l’ombre qu’il est devenu est enfin libérée de la malédiction de l’anneau des Nibelungen. Retrouvant sa liberté et son libre arbitre, il va intervenir sur la destinée d’un homme, un Centurion romain chrétien, seul capable de prendre en main la destinée de l’empire romain d’Orient et de faire face au Ragnarök qui désormais menace Mannheim où le grand hiver approche.

Par olivier, le 24 juin 2013

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Notre avis sur CREPUSCULE DES DIEUX (LE) #7 – Le grand hiver

Le grand hiver, les familiers de l’excellente série Game of Thrones sont habitués à cette appellation qui trouve ses racines à la même source et dont les marcheurs blancs sont ici appelés Winterdraggs.
La légende scandinave est tellement riche et puissante qu’elle ne cesse d’inspirer les créateurs d’univers comme le fut Tolkien.
Et c’est bien d’un univers dont il est question ici, un monde où les royaumes des Dieux et des hommes sont étroitement liés : si le royaume des hommes succombe, le royaume des Dieux sera définitivement détruit.

Ce septième tome pose les bases de la grande guerre qui se profile sur Mannheim, terre des hommes affaiblie par la chute de l’Empire romain d’occident. Alors que dans les terres du Nord un jeune peuple s’éveille, l’Empire romain d’Orient est le seul à pouvoir opposer une résistance à Ragnarök, à condition d’être mené par un Empereur fort, un guerrier.
Mais en ces âges périlleux, la seule valeur du guerrier n’est pas suffisante face à la magie. Omni présente, bonne ou mauvaise, elle s’immisce à tous les instants dans le conflit et si, dans les prémisses de cette guerre inévitable, la magie bienfaisante l’emporte de justesse, l’ampleur et la généralisation du conflit à venir laisse augurer beaucoup d’affliction.
Mais peut-être l’espoir réside t’il dans les jumeaux Lifthragir et Lif, héritiers du puissant feu d’Odin, hébergés, protégés et éduqués à Elfheim.

Tout le talent d’écriture de Nicolas Jarry dans cette nouvelle saison est de fusionner intimement l’Histoire et la mythologie. On ne s’étonne même pas de voir les Dieux du Nord et les Walkyries se mêler des affaires romaines tant il rend le récit évident et plausible.
Les dialogues sont efficaces, percutants, donnant au scénario un rythme nerveux et vif. L’alternance des lieux ou l’action se déroule en parallèle accentue cette impression de rapide évolution de l’histoire. Les personnages dont il nous fait partager les sentiments, les espoirs et les alarmes ont une densité et une existence presque matérielle.
Le dessin de Djief est bien entendu là pour renforcer ce sentiment de forte présence des acteurs. Son sens très cinématographique du découpage, sa mise en scène dynamique alliée à un trait précis qui accroche les émotions des personnages sur leur visage emporte le lecteur dans le tourbillon de cette grande saga.
Lorsqu’à un efficace binôme scénariste dessinateur vous ajoutez un troisième larron, Olivier Heban, coloriste de talent, dont le jeu d’ombre et de lumière apporte de la profondeur au dessin, vous ne pouvez que vous laisser emporter par cette nouvelle vague qui risque de submerger Mannheim.

Après le temps des Dieux voici venu l’âge des hommes.

Par Olivier, le 24 juin 2013

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