Critixman

Manu Larcenet, auteur entre autres de la superbe série Le Combat Ordinaire ou encore de Une aventure rocambolesque de..., travaille également pour un éditeur indépendant : Les Rêveurs.
Le travail qu’il y fournit est assez différent de ses séries publiées chez ces "grands éditeurs".

Tout d’abord, son trait est plus lâché, ce qui ne signifie pas moins travaillé, bien entendu. Il ne cherche pas la précision et utilise assez abondamment les hachures ce qui donne une texture particulière. On aime ou on n’aime pas, pour résumer.
Personnellement, ce type de trait ne me dérange absolument pas, si c’était le cas, je serais passé outre pour profiter de ce livre très agréable, dont la genèse a eu lieu sur son ancien blog.

Manu Larcenet, victime, il est vrai, de critiques parfois lâches notamment sur internet, les a personnifier en un super héros « super suffisant » qui n’a pour but que de lui rappeler à quel point il le trouve nul.
Il illustre différentes situations et tourne les critiques à l’absurde avec des dialogues très cocasses et un humour noir cinglant.
Larcenet se montre allègrement malmené par ce super héros super agaçant, on peut noter que son point de vue est plutôt pessimiste, Critixman sortant souvent vainqueur. Nul doute que Larcenet est se sent vraiment atteint par les attaques dont il est l’objet.
L’humour omniprésent, la dérision et même parfois peut-être l’autocritique sont maîtres mots de ce petit livre au format très agréable, fournit avec un marque page.

Une critique de la critique (quelle mise en abîme !) drôle, bien vu (puisque découlant de la réalité), qui se lit malheureusement trop vite, de nombreuses pages étant muettes.

Les fans de Larcenet apprécieront à coup sûr, les autres découvriront l’humour cinglant de cet auteur atypique.

Par VincentB, le 27 mai 2008

Voici bien une œuvre originale que nous livre Larcenet avec son Critixman, œuvre dans laquelle l’artiste se met en scène face à un personnage de sa création incarnant les nombreuses personnes qui, depuis qu’il s’est fait une place dans le milieu de la bd, le critiquent abondamment par divers biais, dont le net bien évidemment.
Or, de quoi est coupable Larcenet? Certainement d’être l’un des auteurs contemporains les plus marquants de sa génération, à travers des œuvres touchantes comme Le combat Ordinaire, ou encore plus proche de nous: Blast!
L’homme étant un féru des nouvelles technologies, il n’avait pas hésité non plus à ouvrir un blog qui, s’il attirait les passionnés et les fans, était également le repère de trolls saquant automatiquement le travail de l’auteur. Et que fait un troll lorsqu’on le prive de la possibilité de commenter? Il s’ennuie!! C’est cette réalité (parmi d’autres!) que Larcenet met en situation dans ce petit recueil bourré d’auto-dérision et qui exprime un ras-le-bol bien présent chez lui.
Néanmoins, l’homme n’est pas exempt de toute(s) critique(s) (une idée pour le tome 2 cher Monsieur Larcenet!) et se montre parfois aussi bourru et délicat qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il fut un temps où l’homme n’y allait pas avec le dos de la cuillère à la simple évocation de son nom, sans doute poussé dans ses derniers retranchements par les rares « c’est de la m… » qui trainaient ça et là sur quelques forums.
Il n’en reste pas moins que Larcenet reste l’un des seuls auteurs capables d’insérer dans ses nombreuses parutions des éléments autobiographiques, sans que cela vire au nombrilisme ou à l’exhibitionnisme.
Critixman ne se lit pas pour la quantité de strips car, comme dit précédemment, l’ouvrage se lit très (trop?) vite, mais bel et bien pour sa qualité narrative!
C’est l’occasion pour moi de tirer mon chapeau aux Rêveurs, maison d’édition de ladite bd et de bien d’autres, qui n’a de cesse de publier des travaux de qualité, merci à eux!

Par Matt, le 15 mars 2011