CUISINE DU DIABLE (LA)
Le festin des monstres

Alors qu’un inspecteur de police analyse sur le pont de Brooklyn la disparition de deux camions transportant des caisses de whisky à la suite d’une rixe, le jeune Anthony accroche "l’ogre" et lui propose ses services pour alimenter de façon régulière ses speakeasies. De son côté, Anne se trouve dans la prison dorée de l’ambitieux B. Baldwin depuis que sa sœur Candice a épousé ce dernier. La sachant en grand danger, Anthony décide de négocier la libération de sa dulcinée en proposant à son geôlier de lui révéler l’endroit où se trouvent les sept filles de "l’ogre". La guerre entre gangs est ouverte…

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur CUISINE DU DIABLE (LA) #2 – Le festin des monstres

Le climat délétère des années 30 durant la prohibition aux Etats-Unis sert de toile de fonds à cette série ô combien terrifiante par les aspects meurtriers qu’elle développe et qui reflètent idéalement la décadence d’une société dite moderne.

On retrouve en cet opus qui clôt ce premier cycle, Anthony, le fils du boulanger d’un des quartiers de Manhattan, meurtri par la disparition de ses parents à la suite d’une querelle entre mafieux. La vengeance est le maître mot de la pensée de ce jeune orphelin qui, haut de ses 13 ans, va, par l’intermédiaire de ses créateurs, trouver l’énergie et le savoir-faire pour mettre en ébullition le milieu de la pègre locale.

La violence qui caractérise cet épisode est le fruit d’un travail superbe et oppressant réalisé par Damien Marie au top de sa forme, auquel on doit entre autres "Règlement de conte" ou "Welcome to Hope" dont le 3ème tome sort ce mois-ci. Le fait d’avoir mêler à cette guérilla locale un enfant, voire tout une tribu de jeunes désoeuvrés, est à la fois insensé et démoniaque. En effet, bien qu’on se dise que cette vendetta juvénile soit une fiction irréalisable, on n’en demeure pas moins à crocs pour en connaître les aboutissants.

L’atmosphère des quartiers subissant le joug de ces chefs de gangs est largement représentée par les fabuleux dessins de Karl T. qui, par leur réalisme, nous renvoie 70 ans en arrière. La beauté immature de ce petit Anthony contraste radicalement avec les actes meurtriers dont il est capable. A la fois superbe et terrifiant, il n’en demeure pas moins qu’il est un modèle de révolte contre l’oppression mafieuse.

Remarquable et inquiétant !

Par Phibes, le 20 février 2008

Publicité