Curtiss Hill
Curtiss Hill est un pilote de course hors pair qui accumule les victoires au grand dam de son challenger patenté Rowlf Zeichner. Aussi bénéficie-t-il d’une très grande notoriété et mène un train de vie très confortable. La veille de sa participation à la fameuse course des 500 miles d’Escapula, il apprend que son copilote et ingénieur est parti pour la guerre en Kalkanie. Qui plus est, ce dernier a embarqué sur un cargo que le pilote chevronné connaît bien, l’Aurore. Interloqué, Curtiss prend derechef sa voiture pour se diriger vers les docks de Melon City. Durant le trajet, il s’interroge sur les raisons qui ont poussé Dino à quitter son poste. Pour le comprendre, il y a lieu de revenir six mois auparavant, au moment où l’ingénieur mécanicien, grand passionné de bolides, se prépare à participer avec Curtiss au prix de Melon City.
Par phibes, le 21 février 2021
Notre avis sur Curtiss Hill
Sur la lancée de la généreuse Saga d’Atlas et Axis, parue en quatre tomes chez Ankama, l’auteur espagnol Pau continue à rester fidèle à son univers familier qu’il affectionne tant et qui nous permet de découvrir une nouvelle aventure éditée cette fois-ci par Paquet dans sa collection Calandre.
Le choix est judicieux puisque ce récit se rapporte évidemment aux quatre roues et plus particulièrement aux bolides qui tournent à toute berzingue sur un circuit au péril de la vie de leurs pilotes. C’est d’ailleurs, sur deux de ces pilotes que Pau raccroche son histoire, Curtiss Hill et Rowlf Zeichner, dans une adversité qui va soulever une intrigue à laquelle vont être mêlés deux autres personnages, Dino l’ingénieur/mécanicien de Curtiss et Maugène Berk journaliste enquêtrice.
Dans un vrombissement étourdissant, l’auteur nous introduit dans les ambiances de l’entre des deux guerres, au moment où la guerre commence à se faire sentir. A la faveur d’un retour en arrière de six mois, il vient expliciter le choix de départ du mécano du pilote Curtiss mais aussi lever le voile, par l’intermédiaire d’une tierce personne, la reportrice Berk, sur les personnalités réelles des deux pilotes et ce qu’ils sont censés cacher. A n’en pas douter, le récit va bon train et bénéficie d’une bonne attractivité. L’on concèdera que si les effets sont simples et assurément efficients, cette aventure se veut concluante dans les rebondissements que l’auteur ne manque pas d’utiliser à bon escient au fil de ses planches jusqu’à un final très ouvert qui pourrait éventuellement donner lieu à une suite.
Il va de soi que le graphisme de Pau a gagné ici en qualité. Sous le couvert d’une colorisation monochrome à dominante sépia, l’artiste nous livre une partition zoomorphique passionnée et passionnante. Dans l’esprit disneyen et sans une once de violence (malgré l’ambiance pesante de la guerre et le trafic de réfugiés), il nous offre une galerie d’animaux (chiens, chats, lapin, oie…) avec plus de relief, qui valent leur pesant d’expressivité et de générosité. Pareillement, il croque admirablement ses petits bolides dans une dynamique et dans des perspectives impressionnantes.
Une aventure animalière qui se déroule sur les chapeaux de roue, superbement orchestrée et qui pourrait donner lieu à un deuxième round. Qui sait ?
Par Phibes, le 21 février 2021
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