D.R.H
Dans une petite gare de province, un train est en retard. Les personnes qui l’attendent pour partir à Paris commencent à s’impatienter.
Une bande de quatre copains qui se rendent au mariage d’un ami, 2 directeurs des ressources humaines revenant d’un séminaire, et un homme sortit de prison qui retrouve sa compagne vont finalement être les passagers de ce train de nuit…
Par Gdseb, le 1 janvier 2001
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dessinateur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
2203391286
2 avis sur D.R.H
Les auteurs du très réussi » la vie de ma mère » nous revienne un album non moins réussi. Adaptation en BD d’une nouvelle radiophonique de Thierry Jonquet.
L’ambiance oppressante de ce train est parfaitement rendue. Une galerie de personnages savoureuse, dans un huis clos assez stressant.
Encore une histoire où la nature humaine est malmené. Pas toujours facile d’aimer son prochain. Une histoire qui semble nous dire qu’il faut toujours se méfier des apparences. Le méchant n’est pas toujours celui qu’on croit.
La narration est une petite merveille, et je dois avouer que dès les premières planches, je me suis complètement plongé dans cette histoire. Une histoire pourtant simple, banale, mais très bien mise en scène.
Le dessin et les couleurs de Chauzy, avec ces « gueules » cassées et marquées participent à cette ambiance.
Et derrière tout ça, pas de jugement de valeur : simplement la confrontation de personnes très différentes : un petit échantillon de notre société, avec les acteurs, les suiveurs, les observateurs et les victimes. Et une impression bizarre, comme un petit dégoût quand on referme l’album.
Fortement recommandé.
Par Gdseb, le 14 octobre 2004
D. R. H. dixit Directeur des Ressources Humaines, anciennement, Chef du personnel.. en clair personnage peu agréable s’approchant de l’image du Père Fouettard que l‘ensemble des salariés et des demandeurs d’emploi craignent. L’avenir de tout un chacun dépend souvent de l’emploi qu’il occupe, c’est dire l’importance du grade !
Dans « DRH » de Jonquet et Chauzy, le vilain personnage est bien présent mais déplacé à l’extérieur de son royaume. Pour ne pas lui ôter son autorité, il est à l’extérieur mais accompagné d’un futur DRH ! Normal, ils se multiplient.
L’homme, toujours pourvu d’un certain pouvoir sur son entourage, monte dans un train et observe l’alentour, ce qu’il fait à merveille.
Premier tableau : Le DRH et son bleu en formation.
Deuxième tableau, dessiné avec détails : Le couple qui galère et qui ne s’en sort à peu près jamais ou alors seulement au prix de grands sacrifices.
Troisième tableau : Les beaufs qui vont au mariage de leur ami et qui se vantent de ce qu’ils ne sont pas ni ne font. La rencontre de ces trois tableaux se précise à bord d’un train, lieu fermé sans issue apparente.
D’emblée, Chauzy trace deux beaux visages presque angevins, sans marques ni défauts. Il les dessine avec une peau claire et fine, un regard franc, un air doux et un sourire qui en dit long sur le rêve que les anime encore. Les autres personnages sont boutonneux ou ridés, cernés, marqués et leurs visages expriment la dureté. Selon les uns, ce sera dû au mode de vie difficile, selon les autres ce sera un mode d’expression naturel, celui des insensibles voire des personnages cruels et violents.
L’histoire est dure. Il s’agit d’un conflit entre tous ces personnages et de la tournure de l’événement au fur et à mesure. Le lecteur est témoin, passif et il est difficile de résister et de ne pas intervenir au milieu des agressions suffisamment bien décrites pour qu’elles s’approchent de la réalité.. ! A moins qu’évidemment, ce ne soit tout simplement la description de la vie dans sa médiocrité. Nombre de fier à bras s’en prennent aux plus faibles et cette frime de bas étage est tout simplement dénoncée par les auteurs qui se spécialisent dans la chronique urbaine ou plutôt dans la vie côté banalité, côté non privilégié.
C’est poignant, sincère et réaliste ! Ce récit est une petite perle qui plus est ne donne pas forcément raison au plus fort !
A lire absolument juste après avoir regardé La mort aux trousses de Hitchcock ; Ambiance !
Par MARIE, le 17 décembre 2004