DAMPIERRE
L'aube noire

Louis XVI vient d’être guillotiné et la France vit sous la dictature de la Commune.
Refusant de se soumettre à la constitution civile du clergé, le peuple vendéen formé à une piété catholique fervente refuse d’accepter les jureurs, et les nobles vendéens qui n’ont pas émigré suite à l’absence de jacqueries sur leurs terres prennent la tête de cette révolte.
Le village où arrive Dampierre, tout comme le reste de la région vendéenne, est soumis à la pression de l’assemblée révolutionnaire.
Tensions, climat de haine où les tenants de la révolution tentent de soumettre le peuple par la force et où la noblesse cherche à sauver ce qui lui reste de pouvoir.
Dampierre va donc se retrouver au milieu de ce nid de frelons où la traitrise et les manipulations sont monnaie courante.
Engagé par Maitre Forestier, il parviendra, à force de patience, à le convaincre de lui enseigner le métier des armes où il se révèle un élève plutôt doué.
Julien Dampierre a un autre atout, les femmes. Tout d’abord Arianne, la fille du Maître d’armes, qu’il parvient à séduire et puis la Marquise de la Roche Saint Didier qui l’introduira au sein des troupes royalistes.
Chaque personnage reflète bien une part de ce que peut être chaque homme ou femme dans ce qu’il convient d’appeler une guerre civile.
Avec Dampierre, c’est à un éveil de la conscience, de cette possibilité de rompre le cycle de la reproduction sociale que nous assistons. Cette révolution qui semble avoir permis aux plus humbles de s’élever socialement à condition d’avoir de l’instruction et d’être capable de se faire respecter ne sera pour la majorité du peuple qu’une parfaite utopie.

Un album qui sert à la mise en place de l’intrigue, tant historique que romanesque. Swolf, maître d’œuvre du dessin et du scénario nous offre une superbe aventure, pleine de rebondissements, de fureur, de trahisons, de passion.
Le dessin de Swolf est magique, d’une précision redoutable, d’apparence si simple et pourtant si riche, il joue avec les ombres, les couleurs et contre-jours avec maëstria et nous entraine à sa suite dans ce qui sera une très grande fresque historique.

Par Olivier, le 14 mars 2010