Danger Street

(Regroupe les Danger Street 1 à 12)
Starman, Métamorpho et Warlord voudraient rejoindre la Justice League. Il leur faut un exploit d’importance qui pourrait leur servir de carte d’entrée auprès de Superman et ses copains. Ils ont appris qu’en lançant une certaine incantation dans un coin isolé, par le biais du casque du Doctor Fate, ils pourrait invoquer le grand Darkseid… Peut-être qu’il suffirait alors de juste le capturer, que ça sera bon… Mais voilà, même si une porte s’ouvre, c’est le géant Atlas qui en émerge, Starman arrive à le tuer après que l’inconnu ai dégommé Métamorpho, mais dans la foulée, il tue aussi un jeune garçon qui se trouvait par hasard dans le coin… Et c’est le début de tous les ennuis…

Par fredgri, le 22 septembre 2024

Notre avis sur Danger Street

Avec Danger Street, on retrouve le trio King/Fornes/Stewart qui nous avait captivé sur l’incroyable album Rorschach. Cette fois, le projet tourne autour des 13 numéros d’une vieille publication DC, des années 70, appelée 1st Issue Special. Le principe était alors assez simple, proposer une série composée de numéro 1, qui mettent en scène des personnages qui pourraient potentiellement être exploités ensuite dans leur propre série. Si l’idée a fonctionné avec Warlord, qu’on y retrouve des personnages déjà apparus auparavant comme The Creeper, Doctor Fate ou Metamorpho, globalement ça sera un échec et la fin de la publication signera plus ou moins en même temps le départ de Carmine Infantino de son poste d’Éditeur en chef de DC.
Tom King propose donc, avec cette nouvelle histoire, de reprendre tous les personnages qui ont animé les pages de 1st Issue Special, et de les rassembler au cœur d’un récit global qui ne s’inscrit pas dans la continuité DC classique.

Le pari est audacieux, car ces personnages sont très différents les uns des autres et le scénariste ambitionne aussi de leur donner une voix propre, des ambiances bien particulières.
Tout commence donc par le projet de Starman, Métamorpho et Warlord de rejoindre la Justice League. Ils se disent que pour cela, ça pourrait être une bonne idée de capturer Darkseid et de l’amener à Superman et ses super-copains. Ainsi, ils se dirigent vers un coin reculé et désertique et ils entament une sorte d’incantation, par le biais du casque de Fate, pour obliger le puissant démiurge à venir les rejoindre… Entre temps, une bande de copains, que l’on appelle couramment les « Casse-pieds », se retrouve dans le même coin désertique pour s’amuser, l’un d’eux, surnommé Belle gueule, est à un moment donné isolé des autres et il rencontre malheureusement les trois hypothétique futurs membres de la JL. La situation s’emballe, Darkseid n’est pas au rendez-vous, à sa place c’est un géant nommé Atlas qui arrive et tue Metamorphoe, Starman le dégomme par inadvertance, ainsi que Belle gueule et tout part en cacahuète… On a donc une cheffe de police qui tente de réunir le plus d’indices possible pour élucider le meurtre du gamin, tandis que ses amis veulent le venger, on veut retrouver Starman et Warlord qui se sont enfuis, à cela on colle une histoire de gros conglomérat financier qui est menacé par un mystérieux chasseur, des dieux qui voient l’équilibre universel menacé, après la disparition d’Atlas, tentent aussi de trouver une solution…
Ça part dans tous les sens, mais petit à petit les éléments se rejoignent pour donner une cohérence certes chaotique parfois, mais stimulante. King s’amuse avec cet enchevêtrement de récits et tous ces personnages, comme à son habitude il digresse, lance plusieurs pistes narratives qui peuvent quelques fois se heurter les unes aux autres, mais qui finissent par très bien s’harmoniser.

Cependant, Tom King donne aussi, à quelques occasions, l’impression de s’enliser dans son propre système, de se regarder écrire, comme ça peut être le cas, par exemple dans un long et inutile monologue entre Manhunter et l’Assassin qui s’étale sur un épisode entier, ou encore les interventions du casque de Doctor Fate, écrit à la façon d’un conte… Un effet de style qui n’apporte au final absolument rien au récit, avec des métaphores pesantes qui n’amènent même pas une relecture second degré des scènes que l’on voit…
Le scénariste se complait dans ses « trucs » qui restent audacieux et intéressants, mais qui ne sont pas toujours au service de l’intrigue et de ses ambiances. C’est étrange.

Malgré tout, on passe un très bon moment à lire ce volume, car c’est quand même une excellente prestation, bien au-dessus de ce qu’on peut habituellement lire sur le marché des comics. un album qui s’apprécie sur la longueur, qui joue assez adroitement avec son côté expérimental, mais qui déborde un peu dans les coins.

Par FredGri, le 22 septembre 2024

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