DAREDEVIL
Renaissance
(Daredevil 227 à 233)
Matt Murdock est un avocat hors pair, il a un magnifique appartement, des amis de confiance et un compte en banque bien fournit. Mais, en plus de cette vie aisée, Matt Murdock, une fois son costume orange enfilé, devient Daredevil, le héros aveugle qui sillonne les toits de New York. Parmi ses adversaires on retrouve le dangereux Caid, le chef de la pègre qui a juré de se venger de ce héros qui ne cesse de le gêner dans ses affaires.
Karen Page est l’ancienne secrétaire de Matt, un vieil amour aussi. Au fil des ans, elle a sombré dans la drogue, les films porno, l’alcool et, au bout du rouleau, contre un dernier fixe, elle finit par révéler la vraie identité de Daredevil, l’info remonte jusqu’au Caid qui tient là, enfin, le moyen de régler ses comptes… L’enfer ne fait que commencer…
Par fredgri, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
2912320151
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Notre avis sur DAREDEVIL #2 – Renaissance
La fin des années 80…
Miller revient enfin sur le titre qui l’a rendu célèbre dans le monde des comics, Daredevil. Cependant, il décide de garder le dessinateur régulier de la série, David Mazzucchelli et de lancer l’arc en 7 numéros : "Born Again" !
Mazzucchelli est alors au fait de son style, mais il lui manque peut-être cette petite touche narrative qui le fera complètement décoller. Avec Miller il trouve à la fois cette énergie graphique qui le pousse à épurer son trait, mais aussi cette intégrité d’artiste qui l’amène ensuite, une fois son run de Batman terminé (toujours avec Miller), à tout laisser tomber et ne se consacrer qu’a une carrière plus underground, plus indépendante !
Son dessin est donc très réaliste, mais très dynamique aussi, on reconnait notamment certaines influences qui vont plus vers le grand Gene Colan d’ailleurs ! Ce qui est aussi intéressant c’est que le dessin ne se charge pas de mille et un détails, c’est efficace, suffisemment fourni, mais surtout c’est très contrasté. Au fil des planches "Mazz" réussit à reprendre la contrôle total de ses mises en pages (le début est orchestré très étroitement par Miller) et ça n’est qu’ensuite, sur les quatre épisodes de "Batman Year one", qu’il réussit à exploser complètement graphiquement ! Ces Daredevil sont donc le véritable début du "Mazz" virtuose !
Pour ce qui est du scénario, Miller opte pour une intrigue très sombre, où le personnage principal tombe au plus bas, perd tout et se demande comment il va pouvoir se reconstruire, il perd son boulot, sa petite amie, sa maison, mais reste en lui le même être absolutiste ! Miller se rapproche déjà de son écriture de Sin-city, c’est très littéraire dans la forme et dans les pas hésitants de ce Matt Murdock complètement détruit se profilent déja tous ces autres héros piétinés qui vont bientôt envahir les comics.
A cette époque Miller est avec Moore l’un des chefs de proue d’une sorte de réalisme très dur, ou les héros se heurtent à plus fort qu’eux, ou ils s’écrasent, ou ils ne sont que le reflet d’une réalité parfois très violente.
Leur statut de héros est aussi remis en cause ! Que siginifient-ils tous dans notre monde, quel regard ammènent-ils sur nous, ne peuvent-ils pas être plus proches des gens qui les lisent ?
"Born Again" est surtout une histoire de renaissance, de reprise en main. Ok Daredevil c’était ça avant, maintenant il faut reprendre sa vie en main et repartir d’un pied neuf. On se débarasse donc de tout un tas de trucs inutiles ou le personnage finissait par s’enliser, on lui montre de nouveaux objectif, un rôle plus impliqué dans sa ville, avec les gens qu’il croise et qui l’aiment.
A ce niveau là le parcours de Karen Page est aussi des plus significatifs, elle est au fond du gouffre, mais décide de retrouver Matt coute que coute, il est le seul à pouvoir l’aider. Cette histoire montre en parallèle la chute de Matt, le retour de Karen, le combat du journaliste qui décide de venir en aide à Matt, mais surtout il montre aussi la vie plus insoussiante de Foggy qui finit par ne plus vouloir avoir de nouvelles de son ami, ces nouvelles qui peuvent le déranger dans sa propre histoire d’amour en devenir.
J’aurais peut-être tendance, encore, à préférer Batman Year One, car tout y est parfait, ici c’est tout aussi virtuose, mais je trouve que le style de Mazzucchelli n’en était qu’aux débuts de son éclosion !
En tout je reste encore époustoufflé par cette maestria, du très très grand comics qui ne parle pourtant presque jamais de super-héros !
A lire absolument, même si vous risquez de ne plus avoir la même pêche !!!
Par FredGri, le 12 décembre 2005