DARWIN
Castle

En mars 2067, au large des côtes russes un spécimen de poisson très étrange est ramené par des pêcheurs. En le touchant le capitaine reçoit une décharge qui l’assomme…
Six ans et demi plus tard, Stéphane et sa sœur Lucie se retrouvent pour ranger et retaper la maison de leur père qui vient d’être placé en maison de retraite. C’est l’occasion de se retrouver, de partager des souvenirs. Néanmoins, en même temps on commence à parler, à la télé, d’une étrange pandémie qui fait déjà de très sérieux dégâts. Elle est causée, apparemment, par une neurotoxine produite par certains poissons. Le gouvernement engrange alors le fameux plan "Castle" qui consiste à rassembler la population dans des refuges le temps de venir à bout du fléau…

Par fredgri, le 15 novembre 2013

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Notre avis sur DARWIN #1 – Castle

Wouzit nous propose ici un album qui commence de façon assez "légère", après une petite intro des plus énigmatiques, pour progressivement installer une ambiance très tendue.
C’est d’ailleurs assez intéressant d’entrer dans cet album en s’attachant aux personnages, à leur quotidien, leurs questionnements plus terre à terre mâtinés de considérations familiales, car on finit peut-être par ne plus être particulièrement touché par les causes du désastre qui va chambouler à jamais la vie de Stéphane. On s’attache de plus en plus à cet homme, sa sœur et la relation qu’ils ont avec leur père. D’autant que la narration de Wouzit, faussement chargée, se dilue avec beaucoup de plaisir, faisant glisser l’intrigue vers une atmosphère post apocalyptique particulièrement dramatique sans pour autant laisser de côté l’aspect plus intimiste.

C’est vrai qu’actuellement les projets traitant de ce style d’ambiance pullulent, qu’il s’agisse de "Walking Dead", de "Y the last man", "28 jours", "Je suis une légende" etc. Wouzit respecte les règles du genre, ne se focalisant pas trop sur les causes, préférant développer, au travers de ce premier tome, les effets au sein d’un univers vaguement futuriste (qui ne l’est qu’en théorie, car finalement rien ne change vraiment de celui qu’on connait, à part quelques références à des évènements passés quelque peu obscures qui seront davantage développés par la suite !) qui se désagrège petit à petit, entraînant les hommes à revenir à l’essentiel, à se réorganiser par la force des choses.
A la base du "pitch" on a une petite réflexion sur l’évolutionnisme propre à Darwin. Bon, ça ne va pour l’instant pas super loin, plus un prétexte qu’autre chose tant le focus n’est vraiment pas réellement porté sur cette histoire de poissons problématiques. Ce qui donne un récit très abordable et particulièrement captivant sans jamais être pompeusement didactique.
Le petit hic c’est qu’en fin de compte le scénario s’enferme vite dans un processus assez convenu, sans surprise. Mais on devine tout de même que l’auteur ouvre des pistes sur lesquelles il reviendra, qu’il s’agisse des évènements, des personnes croisées par-ci par-là !

La lecture est très fluide, grâce à un graphisme assez épuré, qui manque quelque peu de finition, mais qui sert parfaitement le propos.
Personnellement, je trouve même que les planches sont très belles, le choix des couleurs est très judicieux, jouant très habilement avec les teintes, les ambiances colorées. Il y a une très sympathique cohérence d’ensemble !

Peut-être que cet album ne révolutionnera pas réellement le genre, il nous offre malgré tout un moment de lecture très agréable et captivant. On attend impatiemment la suite !

Par FredGri, le 15 novembre 2013

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