Dawn of Justice Society of America
Le nouvel âge d'or

(Stargirl Spring Break Special + The New Golden Age 1 + Stargirl : The Lost Children 1 à 6 + Justice Society of America 1 à 3)
Stargirl est plus que jamais persuadée qu’il faut ranimer la JSA. Avec l’aide de son amie Red Arrow, elle part donc à la recherche des enfants perdus, les ex-sidekick des premiers membres de la JSA, mystérieusement disparus et oubliés de tous…

Par fredgri, le 30 janvier 2024

Notre avis sur Dawn of Justice Society of America #1 – Le nouvel âge d’or

La Justice Society of America fait partie des groupes fondateurs du DCverse, le premier qui rassembla, pour la première fois les héros majeurs de l’éditeur afin de combattre des ennemis de plus grande ampleur. Seulement voilà, il s’est rapidement posé tout un tas de questions, à un moment donné, sur le temps qui passe, les héros qui vieillissent, leur lien avec la nouvelle génération qui pointait le bout du nez et progressivement les hypothétiques enfants qui pouvaient à un moment venir se rajouter à l’addition. Ce qui se présentait initialement comme un joyeux entremêlement temporel s’est petit à petit transformé en véritable nœud entre divers réalités parallèles, avec de multiples versions des mêmes héros qu’il fallait faire cohabiter. Le problème était tellement inextricable que l’éditeur a du finir par faire le ménage, sacrifiant la JSA au passage.
Toutefois, on ne se débarrasse pas aussi facilement d’une telle équipe. Au fil du temps, les auteurs maison ont commencé à se tourner à nouveau vers le passé de cet univers, et donc à se pencher sur la JSA. On a vu, par exemple, James Robinson évoquer quelques anciennes figures dans Starman, puis il s’est retrouvé sur une première tentative de come back qui a ensuite été confiée à Geoff Johns, véritable encyclopédie vivante de DC. La série qui en a découlé a duré (on la retrouve dans les passionnants JSA Chronicles) un bout de temps avant de s’arrêter, quelques temps avant le gros reboot DC 52 qui, une nouvelle fois, a fait l’impasse sur l’équipe de vétérans et leurs rejetons.

Ce volume nous présente donc le nouveau relaunch de cette équipe, avec l’infatigable Geoff Johns, à nouveau aux commande. L’idée est de redépoussiérer le concept, moderniser le tout en accentuant l’idée de la relève, tout en mélangeant l’ancien au « neuf ».
On commence par le retour de Star Girl, qui vogue sur le succès de sa série TV. Johns connait très bien le personnage, car c’est lui qui l’a créé, tout simplement. Il envoie la jeune héroïne secourir les anciens acolytes de la JSA, piégés depuis des décennies dans une sorte de bulle temporelle, tandis que le monde les a complètement oubliés. L’idée est pratique, elle permet de multiplier les références à la JSA, sans pour autant avoir à axer l’action sur une bande de vieux super-héros dont tout le monde se fout au moment ou commence l’histoire. Ce qui amène de l’action, de la vivacité et une flopée de personnages obscures qui évoquent leurs ainés avec l’expérience en moins.
Et la formule fonctionne plutôt très bien, en fait. Johns connait son boulot et nous offre du comics pur, très dynamique et particulièrement habile. Le seul hic, c’est ces reports systématiques au passé, comme si nous avions parfois à faire à une sorte de Secret History of DC universe très démonstrative et légèrement redondante.
Néanmoins, il faut préciser que c’est justement l’un des éléments majeurs des traitements liés à la JSA, ce rapport avec le passé, avec l’héritage. C’est très cohérent, même si pour le coup, les lecteurs non initiés risquent de se sentir un peu perdus au milieu de ces sautillements entre le passé, le présent et le futur. Johns, en voulant rebooter la machine, a tendance à en faire un chouilla trop, ou en tout cas à ne pas forcément opter pour la facilité.
Et ça continue avec le The New Golden Age et sa suite la nouvelle série Justice Society of America qui nous envoient cette fois dans les traces de The Huntress, la fille du futur de Catwoman et Batman, qui se retrouve dans le passé avec les anciens membres de la JSA et puis dans le présent avec les nouveaux… Bref, vous comprenez ?

La formule Johns demande une immersion complète et une confiance en son écriture hyper référencée. Il complexifie sa démarche en jouant à fond avec les temporalités, avec différentes incarnations d’un même personnage, les fils de… les filles de la cousine de… etc.
Malgré tout, si on joue bien le jeu, si on se laisse entraîner, on se rend vite compte, que même si on n’a pas encore toutes les réponses, la lecture se révèle plutôt très intense et captivante. Tout est parfaitement imbriqué et l’édifice qui se monte devant nous, même dans son état présent, un peu brinquebalant, donne très envie d’être suivi. On devine vite que ce qui attend les héros risque d’être encore plus dramatique que ce qu’on a lu jusque-là.

Un volume qui interpelle par sa complexité, mais aussi par sa volonté de redynamiser une nouvelle fois une formule qui ne demande qu’à être reboostée.

Par FredGri, le 30 janvier 2024

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