De bruit et de fureur
Shakespeare

Londres 1605, la ville est frappé par la Peste et William Shakespeare est de plus en plus troublé par d’étranges cauchemars qui lui font parfois oublier ses textes ou simplement les évènements récemment passés. Un agent du roi James 1e, son précieux mécène, vient le trouver pour lui demander d’enquêter sur la disparition de Michael Morrisaw, un acteur qui fait partie de sa troupe et qui se trouve être en parallèle un espion de la couronne. Shakespeare se lance donc à la poursuite de cet ancien ami qui aurait disparu, il y a peu, en lui volant le manuscrit de Macbeth, mais rapidement tout s’emmêle, la réalité, les visions troublantes qui assaillent de plus en plus le dramaturge, les personnalités diverses…

Par fredgri, le 1 septembre 2024

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Notre avis sur De bruit et de fureur #1 – Shakespeare

Bien que cette lecture puisse s’apprécier par elle-même, je conseille en amont d’aller regarder la bio de Shakespeare, histoire d’avoir quelques repères qui peuvent s’avérer utiles ensuite. Même si le dossier final permet de mieux s’y retrouver et d’éclaircir les zones d’ombre.
Car, il faut bien reconnaître que Philippe Pelaez, qui fournit un scénario à la fois complexe et nourri de mille et une références, brode un canevas narratif ou se mélangent pas mal de pistes historiques, que ce soit la vie du dramaturge, les flous qui viennent troubler ce que l’on pense savoir à son sujet, ses amours supposément ambivalents, les théories sur son identité, sur la paternité de ses œuvres, le contexte historique avec la peste, la persécution envers l’église catholique ou encore la célèbre Conspiration des poudres à la même période…
Beaucoup d’éléments à digérer qui peuvent parfois rendre cette lecture troublante et difficile. D’autant que pour alléger le tout, il y a aussi cette histoire de trouble de la personnalité qui fait douter des affirmations de Shakespeare sur ce qu’il a vu ou fait…

On le comprend assez vite, cette lecture, aussi prenante soit elle, se mérite. Mais en contre-partie, si on se laisse immerger dans le fil du récit, si on accepte de ne pas tout saisir absolument tout de suite, l’album révèle une texture fascinante, une sorte d’étrangeté protéiforme qui évolue au fil des visions de William, complètement transcendée par les planches extrêmement impressionnantes d’Eric Liberge qui fournit un travail d’une beauté ténébreuse troublante. On ne passe notre temps à simplement lire, on admire, on se laisse mener par le bout du nez dans les ruelles de cette ville de pestiférés, aux murs gris, avec énormément de cases qui sont de magnifiques tableaux.

Ce premier tome (sur trois prévus) nous offre ainsi une lecture qui interpelle, à la fois fuyante, évasive, mais précise, on avance dans un tunnel en clair obscur qui laisse passer quelques rayons de soleil, histoire de nous guider pour que l’on ne se perde pas.
Mais attention, le voyage est éprouvant…

Une étonnante surprise.

Par FredGri, le 1 septembre 2024

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