DECORUM
Volume 1

(Decorum 1 à 4)
Nous nous retrouvons dans un lointain futur, après la chute de l’Empire solaire, suite à des milliers d’années d’affrontements entre l’Empire et l’union de Persée, L’Église de la singularité s’est alors imposée.
Nous rencontrons la jeune Neha Nori Sood, une coursière, qui a du, pour le préserver d’un dangereux virus, cryogéniser son frère. Mais l’opération est couteuse et elle doit rembourser sa dette en acceptant de faire des livraisons parfois risquées. C’est ainsi qu’elle rencontre Imogen Smith-Morley, une redoutable assassine qui travaille pour le Syndicat Major, une organisation qui a vu ses activités réduites suite à des dénonciations frauduleuses. Imogen prend Neha sous son aile pour l’initier aux codes des assassins…

Par fredgri, le 7 mars 2021

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Notre avis sur DECORUM #1 – Volume 1

Si vous faites partie de ceux qui n’adhèrent pas vraiment au style de Jonathan Hickman, qui peuvent le trouver prétentieux, pompeux ou même froid, autant vous le dire tout de suite, vous risquez de ne pas trop accrocher à cette nouvelle série SF particulièrement riche en informations cryptiques, qui propose une lecture qui part un peu dans tous les sens et qui mérite une lecture globale pour être mieux appréhendée !
Dès les premières pages, le scénariste nous présente des séquences assez décousues, qui installent un cadre, des protagonistes qui se croiserons à un moment donné ! Il ajoute ses sempiternels textes explicatifs qui contextualisent, sans pour autant fournir des explications très claires, mais c’est son style, on sait qu’il a une vision assez globale, qu’il aime construire des univers complets. Toutefois, il a aussi le défaut d’entretenir une sorte d’hermétisme de convenance et de ne pas rendre son propos très accessible immédiatement. Ce qui a pour effet de rompre la lisibilité immédiate…

Et Decorum accumule un peu tout ça ! L’histoire promet d’être vraiment intéressante, mais il faut s’accrocher et passer le cap du second épisode, voir même du troisième, pour commencer à vaguement recoller quelques morceaux. Heureusement que l’intrigue autour de Neha et Imogen est plus fluide, plus cohérente, cela fait un bon fil conducteur qui permet d’entrer et de s’y retrouver régulièrement ! Mais encore une fois Hickman oublie qu’il s’adresse à un lecteur qui a besoin de comprendre ce qu’on lui raconte. D’autant que les personnages, une nouvelles fois, manquent d’émotions, de vie, ils ne sont que des marionnettes au service d’un concept plus ample (exceptée peut-être la jeune Neha, évidemment !)

Malgré tout, j’aime assez cet aspect High concept, très poussé chez ce scénariste, l’envie de construire un univers original très complet, avec des idées poussées très loin. C’est même certainement sa plus grande force ! Et c’est vrai qu’avec Decorum on est gâté de ce point de vue !

Pour l’accompagner, on trouve Mike Huddleston qui rend une copie absolument sublime, jouant avec une multitude de styles très différents, amenant des ambiances incroyables, grandioses et époustouflantes. Rien que pour admirer son travail, l’achat de ce premier volume est indispensable ! Quelle virtuosité, quel travail sur la lisibilité. En contre partie, cette richesse graphique a aussi tendance à séparer visuellement les univers, les ambiances, donc à appuyer sur la disparité et les identités très marquées.

On a donc un premier volume (sur deux) qui laisse perplexe. On sent un travail assez conséquent, mais ce manque d’accessibilité plombe l’ensemble. Il faudra certainement tout relire une fois que cela sera terminé !
Donc vivement la suite !

Par FredGri, le 7 mars 2021

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