DECOUVERTE DU MONDE EN BANDE DESSINEE (LA)
Numéro 6

 
Grand fan de la série "Quetzalcoatl" de Mitton, c’est tout naturellement que j’ai sauté sur l’occasion, lorsqu’elle s’est présentée, de lire ce numéro 6 de "La découverte du monde en bandes dessinées" qui traitait en partie du même sujet : la conquête du Mexique par Cortés. Cette lecture était un moyen pour moi de pouvoir comparer les deux scenarii, savoir jusqu’où Mitton s’était appuyé sur du réel ou s’il avait trop librement interprété l’Histoire pour nous servir sa série.

Cet exercice se base donc sur l’hypothèse que ce qui est relaté dans ce numéro est la vérité. Et force est de constater que le travail de documentation de Mitton est sérieux. Dans "Quetzalcoatl", on pouvait craindre qu’il ait abusé d’événements extraordinaires pour étoffer son récit, mais on se rend compte à la lecture de cette BD que le passage de la comète, le tremblement de terre ou l’éclipse ont réellement eu lieu (ou en tout cas sont entrés dans l’Histoire officielle) et ont étayé le fait que les Aztèques ont vu en ces manifestations naturelles des signes du retour du dieu Quetzalcoatl en la personne de Cortés.

Il en est de même pour de nombreux chapitres de cette histoire de la conquête du Mexique : les rivalités et les alliances, les dates, le codex de Bernal Diaz et surtout, l’existence d’une Doña Marina, indigène qui aura mis son intelligence au service du conquistador. Cette Doña Marina dont Mitton s’est inspiré pour faire vivre Maïana et développer ses aventures. Après, c’est sûr, on connaît Mitton et son plaisir à intégrer le sexe et le sang dans ses BD. On saura différencier le vrai du reste.

"La découverte du monde en bandes dessinées" est une série brochée éditée il y a longtemps par Larousse. Je présume que cette provenance est gage de sérieux. Les dessins, les planches, sont un peu à la BD ce qu’un vieux péplum historique est au cinéma d’aujourd’hui. De très beaux dessins, mais des couleurs pas très élaborées. Un scénario ambitionnant de raconter l’Histoire, mais un découpage trop rapide : deux cases qui se suivent ne sont jamais deux dessins qui décomposent une même action. On a affaire là plutôt à des illustrations relatives à des phrases tirées de livres d’histoire les unes après les autres. Enfin, les bulles sont parfois inutiles puisque tout semble dit dans les didascalies…

Même formule pour la seconde partie de ce numéro. Hernando De Soto, également envoyé par Charles Quint en Nouvelle Espagne, évoluera lui de la Floride jusqu’au Mississipi à la recherche des "Sept Cités" qu’il ne trouvera jamais. Il aura quand même déblayé le terrain pour ceux qui lui succèderont et qui pousseront plus loin les explorations de ce que sont aujourd’hui les Etats-Unis.

Un tantinet vieillot mais d’une qualité et d’un intérêt pédagogique certains, "La découverte du monde en bandes dessinées" est un bon moyen d’apprendre (superficiellement, certes, mais) sans avoir à ouvrir d’austères livres d’Histoire pesant 500 kg. Ouh, que je suis fainéant !!! 😉
 

Par Sylvestre, le 9 décembre 2005