DEEP
Le nœud de Möbius

Suite à la décision des Nations Unies, le site sous-marin duquel émanait un signal sonore qui combinait, sur le continent africain, les assauts dévastateurs de nano-virus, a été entièrement détruit, laissant penser que ces derniers, privés de cette source, sont dorénavant neutralisés. Malheureusement, il n’en est rien car à Venise, à Auckland, à New York, la pandémie fait rage et tue sans relâche toute forme humaine. A bord d’un sous-marin, l’équipe scientifique de la société Innerspace ne peut que constater les terribles ravages occasionnés, faisant craindre que l’espèce humaine est condamnée. Jusqu’à ce qu’un message enregistré soit capté et que les survivants soient orientés vers un site militaire secret en Australie, en plein désert. Y aurait-il enfin quelque espoir de se préserver de ce nano-virus foudroyant qui semble se guider via les réseaux de communication et l’eau, voire même envisager une contre-attaque imminente ? A moins que l’espoir de sauver la planète vienne plutôt du futur ?

Par phibes, le 10 juillet 2014

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Notre avis sur DEEP #3/3 – Le nœud de Möbius

Ces six derniers mois, Stéphane Betbeder peut se vanter d’être particulièrement présent. En effet, fort d’une inspiration pérenne bien ancrée, ce dernier voit son nom fleurir durablement dans les rayons "nouveautés" de tous les libraires de France et de Navarre. C’est ainsi qu’après le 3ème épisode d’Inlansis, le dernier opus des Montefiore et le 3ème volet de Dogma, l’artiste vient rajouter une dernière couche à sa série catastrophe Deep.

Comme l’on pouvait le craindre après les derniers évènements explosifs et malgré le soupçon d’espoir qu’ils pouvaient susciter, ce dernier volet vient amèrement enfoncer le clou. Dès les premières pages, l’on découvre que la pandémie, cantonnée au continent africain prend dorénavant des proportions mondiales. De fait, la tension monte d’un nouveau cran et à cet égard, Stéphane Betbeder joue à fond le catastrophisme de masse en trouvant la juste évocation via les pérégrinations désespérées de l’équipe scientifique d’Innerspace. Il ne fait aucun doute que la partie qui se joue semble des plus déséquilibrées face à un adversaire virulent que le scénariste sait manœuvrer insidieusement. Aussi, mettant nos nerfs à rude épreuve, le récit virevolte de façon à donner certes quelque espoir (la découverte d’une poche de résistance et l’éventualité d’une contre-attaque) mais aussi, à instituer des ambiances de désillusion inquiétante.

Il n’en demeure pas moins que la réponse qui aurait pu sortir de ce présent douloureux, se découvrira, comme on pouvait le percevoir d’une façon éphémère dans les deux précédents tomes, dans l’avenir de deux personnages clés. Pour le moins surprenant et bien adapté, à la faveur d’un alternat entre présent et futur beaucoup plus marqué ici, Stéphane Betbeder viendra donc apporter la réponse à son cataclysme mondial, une réponse explicative intimiste certes assez complexe mais somme toute bien trouvée et surtout amère, en lien aux évènements passés, présents et futurs.

Frederico Pietrobon reste dans sa conception réaliste de la première heure. S’appuyant sur un gros travail documentaire, ce dernier démontre remarquablement qu’il sait à la fois tenir le crayon et sa palette graphique. Il en ressort une évocation picturale proche de la réalité qui renforce profitablement l’angoisse d’une telle catastrophe mondiale. Son trait est sans bavure, rigoureux, bien représentatif et est servi par une colorisation informatique (un tantinet moins dense que celle de Marta Martinez) qui apporte réellement aux nombreux décors terriens et spatiaux un certain charme.

Une fin d’histoire sur fond de scénario catastrophe imparable qui donne froid dans le dos et qui se veut particulièrement bien menée par deux artistes complémentaires.

Par Phibes, le 10 juillet 2014

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