DEEPWATER PRISON
Le bloc

Alors que l’immense marée noire générée par la destruction de la plateforme pétrolière Constellation appartenant à la multinationale Prometheus-Oil a atteint les côtes américaines, au fin-fond de la zone abyssale où se trouve la Deepwater prison s’échafaudent des plans d’évasion. En effet, grâce aux contacts du massif Richter, Stewart a acquis la certitude qu’ils peuvent profiter de la présence sur place d’Elaine Rosemberg, la présidente de la Commission de l’Energie et de l’Environnement, pour tenter de prendre la tangente. Pendant que cette dernière essaye, au grand dam de l’équipe de la Prometheus-Oil qui l’accompagne, de récupérer les données de la station détruite reposant à plus de 890 mètres de profondeur, Stewart et Richter accumulent les informations nécessaires pour leur future cabale. La panne des installations de chauffage suivi d’une mutinerie initiée par l’ancien militaire, va leur donner l’occasion de commencer à mettre en application leur plan diabolique.

Par phibes, le 16 décembre 2014

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Notre avis sur DEEPWATER PRISON #2 – Le bloc

Après un premier tome d’introduction hautement appétissant, Christophe Bec et Stefano Raffaele retrouvent le chemin des bacs pour nous donner la suite de leur fiction frissonnante. Pour cela, il nous replonge dans ce contexte cloisonné et peu ragoûtant pour le claustrophobe, inhérent à sa sinistre prison des profondeurs et relance les aspirations de liberté des détenus que l’on a pu découvrir antérieurement.

Conformément au premier de couverture on ne peut plus évocateur, ce nouvel épisode reste dans ces dispositions fantastiques angoissantes et violentes qu’affectionne tout particulièrement le scénariste comme que nous le prouve sa bibliographie et en particulier Carthago, Pandemonium, Sanctuaire… Nous retrouvons comme il se doit les protagonistes de la première heure, toujours dans leurs mêmes intentions, bonnes ou moins bonnes. D’un côté, la belle envoyée de l’Etat, Elaine Rosemberg, qui se doit de récupérer des éléments justifiant de l’intégrité ou de la malhonnêteté du propriétaire de la station pétrolière. De l’autre, le détenu Stewart et son parterre d’individus malintentionnés, prêts à jouer la fille de l’air. Il ne fait aucun doute que ces deux personnages qui sont appelés à se croiser, se rapprochent progressivement sans pour autant s’atteindre.

De fait, l’on concèdera que le récit avance dans une progression mesurée, selon une subtilité scénaristique éprouvée. Christophe Bec s’amuse avec nos nerfs en se faisant fort, dans une évocation fluide, d’appesantir les situations, faisant naître des menaces sournoises, des suspicions de traitrise, s’appliquant sur les apparitions les plus monstrueuses, se jouant des charismes démesurés de ses personnages… Il ne fait aucun doute que tout ceci, accompagné par un travail remarquable sur les dialogues, conduit à créer un climat certes délétère réellement oppressant mais tellement jouissif pour l’amateur de sensations fortes.

Véritable complice du scénariste depuis Pandemonium, Stefano Raffaele peut se vanter d’être au point pour installer les atmosphères les plus inquiétantes. Toujours adepte du dessin réaliste, ce dernier nous livre ici un travail punchie qui va de pair avec le scénario. L’artiste excelle tout particulièrement dans les décors qui se dégustent dans leur démesure (les profondeurs abyssales, les grosses murènes, les intérieurs carcéraux…). Par contre, l’on regrettera son coup de patte dans l’effigie des personnages dont les visages, souvent inspirés d’acteurs de cinéma comme Nicolas Cage, Kevin Bacon…, sont réalisés parfois selon un trait un tantinet hésitant. Il n’en demeure pas moins que la qualité reste au rendez-vous et que le résultat final porte bien l’aventure.

Un deuxième tome toujours aussi percutant qui plonge efficacement le lecteur dans un confinement volontairement étouffant et angoissant dont on espère, un jour, sortir sain et sauf. Vivement la suite !

Par Phibes, le 16 décembre 2014

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