DELICES D'APHRODITE (LES)
Tombée des nues
Fille adorée de son père Zeus, Aphrodite est nettement moins appréciée par sa belle-doche, Héra, qui n’en peut plus de la voir glander sur son canapé au lieu de prendre à cœur son rôle de déesse de l’amour, du sexe et de la fertilité. C’est ainsi que la jeune Aphrodite va devoir se résigner à quitter son Mont Olympe et redescendre sur Terre pour y réviser ses fondamentaux.
Aussitôt arrivée sur le plancher des humains avec un Cupidon ayant pris les traits d’un toucan, Aphrodite va se mettre en quête d’un toit et va rapidement trouver une colocation avec trois filles : Kimberley, Nora et Sophie. Son physique de rêve fera un peu d’ombre à ses nouvelles copines, certes, mais cela n’empêchera pas ces dernières de l’inviter dans les lieux qu’elles fréquentent et de la coacher lorsqu’il s’agira pour elle de trouver un job…
Par sylvestre, le 14 mai 2010
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782953405804
Notre avis sur DELICES D’APHRODITE (LES) #1 – Tombée des nues
En accueillant Aphrodite dans le monde des humains, c’est aussi à une toute jeune maison d’éditions que l’on souhaite la bienvenue dans le monde de la bande dessinée. Filiale de la société Bac@Idées dont l’activité principale est la vente de faire-part, Bac@BD (lire Bac à BD) est en effet un projet professionnel né d’une volonté de développement diversifié de sa dynamique maison mère ; un projet déjà fort d’un petit catalogue comptant trois collections… parmi lesquelles la collection Ôtalents, qui démarre avec les T1 des séries Black Powder et Les délices d’Aphrodite.
Ouvertement coquine, cette série met en scène une déesse canon, intellectuellement cousine de ces blondes qui inspirent tant les raconteurs de blagues. En détournant à dessein la mythologie grecque pour motiver le parachutage de son héroïne (de la bonne !) parmi nous autres, êtres mortels, l’auteur David Raphet a trouvé un lancement original à sa série, ce qui lui permet entre autres de jouer sur le tableau humain et sur le tableau divin et ce qui lui permet ainsi d’agrémenter ses planches en déménageant à l’occasion ses situations de là où Aphrodite a atterri à là d’où elle vient…
Un très bon point de ce premier opus des Délices d’Aphrodite est, qu’à l’instar de Attrape-moi… mais ne vient pas trop vite (aux éditions Drugstore), cet album n’est pas qu’une succession de gags sur la "blonditude" ou sur le sexe. Une véritable histoire s’installe en effet peu à peu et si des planches ont un caractère de gag en une page, voire si certaines semblent construites avec différents strips, elles sont néanmoins proposées dans un ordre servant ce qu’on pourrait appeler un véritable scénario. Oh, certes, la quête de Miss Aphrodite est assez vague : se renseigner sur les habitudes humaines qui entrent dans le cadre de ses compétences de déesse de l’amour, du sexe et de la fertilité… Mais disons que cette formule de narration chronologique devrait contraindre l’auteur à s’y tenir, et qu’au fil des albums, la série pourrait gagner en qualité de contenu, ne devant pas renier l’obligatoire humour "de circonstance" tel qu’il est logiquement présent dans ce tome 1 mais invitant en plus des thèmes qui alors donneraient plus d’âme à l’œuvre, à ses acteurs et à leurs vies. Eh oui, qui sait ? Pourquoi notre Aphrodite ne troquerait-elle pas dans le futur son boulot de vendeuse dans un sex-shop contre des fonctions autres qui pourraient réorienter son personnage et l’histoire ? Té ! Voilà bien un indice qu’Aphrodite a de la ressource et un avenir qu’on lui souhaite le meilleur possible : quand on commence à vouloir proposer "du plus" à un personnage, c’est qu’on a envie de le voir continuer ses aventures ! Coquin, va ! Et à ce sujet…
Notez bien que cette bande dessinée au dessin attirant reste avant tout une lecture pour grands ados, voire pour adultes. Des gags très suggestifs y ont en effet cours. Godemichés, lingerie et autre vocabulaire relatif au sexe y ont droit de cité… Le dessin de la couverture est d’ailleurs bien là pour vous mettre la puce à l’oreille : on n’est pas là dans du shojo bonenfant mais bien dans de l’humoristique pour personnes averties.
C’est en tout cas, dans ce registre bien spécifique, une bonne et récréative surprise. Le statut d’Aphrodite est pour beaucoup dans la réussite des gags et comme on devine que sa tache va être immense, on languit déjà de les retrouver, elle et ses colocs, dans la suite de leur cohabitation haute en couleurs, en bourdes et en expériences !
Par Sylvestre, le 14 mai 2010