Délivrance
Dans ce monde post-apocalyptique, deux frères, Ikar et Graham traversent les plaines désertiques en essayant de repousser le plus possible le moment ou ils sombreront dans la folie qui verra leur humanité disparaître pour les transformer en « Oubliés ». Ils cherchent une terre mythique ou ils pourront mourir en paix, enfin. Toutefois, ils découvrent que faute d’un véritable Eden, c’est une fillette qui détient le pouvoir de ranimer la Terre… Cependant, les hordes sauvages des « Fils de Sad » sont à sa recherche. Les deux frères vont devoir protéger l’enfant, coûte que coûte…
Par fredgri, le 25 mars 2024
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782344048030
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Notre avis sur Délivrance
Délivrance est le premier album de Kim Gérard, qui nous propose ainsi un volumineux pavé de 328 pages très tendues ou deux frères, condamnés à ne pouvoir mourir tentent à la fois de ne pas tomber entre les pattes d’un clan d’anthropophages hyper violents et de sauver une fillette aux étranges pouvoirs régénérateurs.
Tout du long, on est pris aux tripes par cette urgence qui habite tout le récit. Les héros ne peuvent pas mourir, mais ils savent qu’à un certain moment, leur esprit va se déliter et les faire sombrer dans un état d’absence de conscience, les transformant pratiquement en zombies, à peine animés par une sorte de sauvagerie brute. L’idée du scénario est donc d’amener les deux frères dans une course contre la montre, essayant sans cesse de repousser la dernière limite en s’assenant des coups qui leur permettent d’émerger un peu plus longtemps.
L’intrigue n’est donc pas extrêmement complexe, il faut juste réussir à se laisser porter sans bien trop savoir, au début, ou ça va nous mener, quels sont les tenants et aboutissants de cette histoire qui reste particulièrement âpre et violente. Toutefois, même si on découvre au fur et à mesure toute la profondeur de ce récit, on reste dans une intrigue relativement convenue qui se contente d’aller d’un point A à un point B. Malgré tout, l’intérêt vient peut-être moins de la profondeur du scénario que de ce que l’on peut y voir en substance autour le la fillette et de son pouvoir. Un écho de la nature qui souffre des exactions humaines, qui ne réussit à émerger qu’à partir du moment ou les conflits s’arrêtent, qu’on la respecte. La nature est malade car l’homme a tout déréglé…
Il y aurait des choses à développer pour approfondir cette interprétation.
Mais, en parallèle, c’est vrai que la part donnée à la violence dans l’album est importante, ce qui amène l’auteur à dynamiser ses planches, jouant sur la fluidité presque cinématographique de sa narration. Le style graphique est sobre, expressif, en phase avec la sécheresse des décors, des ambiances désespérées qui planent continuellement sur l’album. C’est une assez belle démonstration du talent de conteur de Kim Gérard.
Un premier album plutôt intrigant, qui donne très envie de suivre plus attentivement cet auteur.
Par FredGri, le 25 mars 2024