DÉLUGE
Retour

La Terre n’est pratiquement plus qu’une immensité marine depuis que des pluies diluviennes s’abattent continuellement sur sa pauvre croûte. Face à l’apocalypse, l’espèce humaine a, malgré un grand écrémage, survécu. Depuis, il existe un avant et un après le déluge. Jason, nomade des mers et propriétaire du Charley Patton, est témoin du crash d’un vaisseau spatial en flammes qui, d’ailleurs, avant de sombrer, le sauve d’un mauvais pas. Aussi, ne tarde-t-il pas à se mettre en position pour se lancer dans une campagne de sauvetage et de récupération matérielle. A l’aide son sous-marin, il intègre les flancs désertés de l’aéronef abîmé et se retrouve en face de la seule survivante de l’accident sidéral, la clone Normaée. Mais l’arrivée intempestive du vaisseau a été détectée par les autorités de Coriolis, la Capitale du Consortium acier qui dépêche la terrible et mystérieuse Division Spectre. Normaée aura-t-elle le temps de finaliser la mission pour laquelle elle a été désignée ? Et d’ailleurs, qu’elle est-elle réellement ? Toujours est-il que Jason va le découvrir en même temps que la jeune et énigmatique femme.

 

Par phibes, le 19 juillet 2011

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Notre avis sur DÉLUGE #1 – Retour

C’est à une aventure post-apocalyptique à la Waterworld que Nicolas Pona, auteur entre autres du Cycle d’Ostruce, de Carabosse paru dernièrement, nous invite. Prévue pour se décliner en deux tomes, elle nous entraîne dans le lointain futur de notre bonne vieille planète, un futur dans lequel celle-ci se voit totalement immergée par les flots à la suite d’un déluge dévastateur.

Dès le départ, ce premier opus nous met rapidement dans le bain (c’est le cas de le dire !) en nous présentant une entrée en matière percutante et monstrueuse qui va se pérenniser tout au long des 48 planches. Le scénariste a opté pour un récit musclé et détonnant, se déclinant d’abord par un décor futuriste postdiluvien "surmécanisé" et doté d’une grande violence. Pour ce faire, structurant les péripéties en usant de personnages charismatiques sortis tout droit d’un imaginaire fécond, Nicolas Pona fixe le cap en y installant une mission mystérieuse que doit mener un être pour le moins contrasté, une femme belle, conçue pour tuer et qui va faire l’objet d’une attention très particulière des autochtones.

La machine est bien huilée. L’aventure s’avale à grosses lampées d’adrénaline grâce aux nombreux effets que le scénariste utilise à bon escient. Certes l’association entre Jason et Normaée n’échappe pas à une certaine convention mais donne une réelle énergie aux péripéties que le lecteur, avide de sensations et de science-fiction, appréciera grandement dans sa relation avec un brin de fantaisie succulente. L’intrigue que portent ces personnages, fortement atypiques et surprenant dans leurs facultés (surtout Normaée), fait appel à la grosse artillerie et demeure, grâce aux rencontres et à la poursuite qui découlent de la fameuse mission, un moment de pure et tonifiante distraction.

Graphiquement, après son intervention dans la série d’Atlantide Experiment (Tome 3), le madrilène Jesus Hervas Millan adopte un travail des plus punchies. Fort d’un dessin authentique et surtout humidement futuriste, il anime l’univers de Nicolas Pona avec brio dans une démesure monstrueuse et percutante. Excellent dans la galerie de portraits peu engageants qu’il met en avant, habile dans l’évocation de cet univers noyé (Paris immergé) et complexe, ce dessinateur use d’un trait fouillé et moderne, colorisé avec soin, qu’on ne peut que se plaire à parcourir.

Une remarquable et recommandable première partie d’une épopée sous-marine qui se meut dans une action futuriste post-apocalyptique qu’apprécieront les amateurs du genre.

 

Par Phibes, le 19 juillet 2011

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