Demon days (Nouvelle édition)

Pour resituer un peu Peach Momoko actuellement, elle fait partie de ces étoiles montantes du comics, avec, à son actif, une quantité assez impressionnante de couvertures alternatives pour Marvel, DC et autres, ce qui lui a valu quelques prix et surtout l’admiration de nombreux fans qui attendaient avec impatience de la voir davantage sur des planches.

La jeune autrice japonaise, qui construit progressivement une œuvre extrêmement solide et cohérente, nous propose, avec Demon Days, une version assez décalée de l’univers Marvel, mélangée aux vieilles légendes japonaises. Attention, il n’est ici pas question de raconter le combat des X-Men contre Magneto en kimono, armés de sabre, ni même de transformer Spider-Man en rônin qui se bat contre Venom-san… Peach Momoko s’intéresse à une jeune héroïne de nom de Mariko, fille d’une Yokaï, qui se retrouve entraînée dans un combat mêlant des créatures inquiétantes, une sœur en colère qui commande des perso particulièrement puissants (avatar de Storm, Thor, Black Widow, Hulk), on a même droit à Logan, Psylocke, Venom…
Néanmoins, rien n’est gratuit dans la démarche ou réduit au simple stade du prétexte pour amener de la référence fan service. L’autrice gère très adroitement ce mélange entre comics et folklore mythologique, avec une écriture très fine ou chaque personnage est vraiment bien caractérisé.

Le scénario est très bien mené, avec ce qu’il faut de rebondissements, de petits combats. Les clins d’œil sont assez astucieusement glissés et franchement on dévore l’album d’une traite. D’autant que graphiquement c’est tout simplement sublime. Les planches sont éblouissantes, les personnages tout autant, avec une technique à l’aquarelle très impressionnante.
Demon days c’est la découverte d’une artiste hors norme qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

Par contre, il y a un gros bémol avec cette édition, qui se dit « au format manga », mais qui au final propose une lecture pas du tout confortable, voire même plutôt laborieuse, tellement le lettrage original est minuscule, obligeant le lecteur a recourir deçi delà à une loupe… Je ne dis pas que le format ne fonctionne pas, juste qu’il ne fonctionne pas avec tous les projets, surtout avec ceux qui ne sont pas adaptés formellement pour cette réduction.
Cependant, une fois passer cet écueil, on passe un très bon moment à plonger dans ces très belles pages.

Vivement conseillé (en grand format)

Par FredGri, le 25 mars 2024