Den
Volume 1

David est employé de bureau. Dès qu’il en a le temps, il plonge dans les pulps de E. R. Burroughs que collectionnait son oncle, aujourd’hui disparu. Un jour, il découvre un étrange schéma électrique dans les pages d’un des livres. Il fabrique alors le circuit qui y est représenté et il obtient une petite machine qui, en étant actionnée, projette David dans une monde d’Heroic Fantasy. Il va désormais devoir affronter des monstres pour les beaux yeux d’une belle inconnue aux formes généreuses. Sous le nom de Den, le jeune homme est soudain transformé en un athlète chauve, super musclé qui se jette à corps perdu dans l’aventure…

Par fredgri, le 31 octobre 2023

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Notre avis sur Den #1 – Volume 1

Au milieu de la production de Richard Corben, il y a Den, une série qui cristallise le mieux tout ce qui fait son style. On y découvre l’histoire d’un inconnu qui évolue dans un monde peuplé de monstres, de belles et pulpeuses prêtresses nues, il doit sauver une plantureuse jeune femme, sous la forme d’un puissant guerrier. Un scénario assez basique, au service d’un univers décalé et fascinant.

Initialement, Den émerge d’un petit film d’animation produit par Richard Corben en 1969. C’est encore assez maladroit, mais déjà, tout y est. L’employé de bureau, la machine, la transformation et la belle princesse. A partir de 1973, Corben développe son idée en comics, il l’étoffe, creuse davantage les enjeux de l’intrigue et soigne à l’extrême son graphisme qui démontre déjà la virtuosité du maître.
Cette fois, Den ne se souvient pas qui il est et ne va progressivement comprendre ce qui s’est passé que par l’intermédiaire de visions. L’intrigue tourne autour d’un mystérieux sceptre magique, d’une prêtresse qui veut sacrifier la belle Katherine Wells, une terrienne, comme lui. Rebondissements, monstres, sorcières maléfiques et… sensualité sont dorénavant au programme. Corben a trouvé son écriture, ses premiers codes.
Il se joue assez habilement des codes de l’HF en proposant un récit très ouvertement fantasmé qui fait référence aux lectures de l’auteur. Il met à nu un univers personnel complètement décomplexé, servi par une virtuosité graphique éblouissante qui demeure, depuis, sa marque de fabrique. Un sens très poussé de l’esthétique, des détails, des volumes. On est littéralement ébloui par ces pages.

Corben montre une vraie maîtrise de la narration qu’il aborde avec un œil presque cinématographique. On est pris par l’action et l’enchaînement des scènes. Certes, le scénario reste une nouvelle fois plutôt classique, dans le fond, mais je trouve qu’il est complètement transcendé par cette impression d’œuvre hyper cohérente, entre le style graphique et les ambiances que développe l’artiste.
Car s’il propose, en effet, une version bodybuidée et sensuelle de John Carter, il a complètement digéré les questions du rythme, des rebondissements propres aux pulps.

Une nouvelle fois, Delirium soigne son travail éditorial, avec un gros apport rédactionnel qui explique la démarche de Den, le travail de Corben sur les couleurs et sur la restauration qui a suivi.
Passionnant d’un bout à l’autre.

Indispensable, tout simplement.

Par FredGri, le 31 octobre 2023

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