Den
Muvovum

Kath ne veut plus rester à Nullepart, mais pour revenir sur Terre, avec la femme qu’il aime, Den va devoir trouver l’un des pierres de Nar. Une fois sa mission effectué, ils peuvent revenir chez eux. Profitant de son absence, la Reine parvient à accéder à Zegium, le palais volant et à tuer tous ceux qui y étaient sur place. Pendant ce temps, Tarn qui était absent lors de l’attaque est capturé par les étranges Dramites qui l’emmènent dans leur repère, faisant de lui leur maître… C’est alors que Den réapparait…

Par fredgri, le 21 octobre 2024

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Notre avis sur Den #2 – Muvovum

Nous retrouvons donc Den dans son monde fantastique, ultime héros Corbenien par excellence. Musclé, nu et héroïque, il représente tout ce qui peut symboliser le style de l’artiste.
Ce second volume se situe dans la droite ligne du précédent. Le pays de Nullepart est mis en danger par une multitude de petites créatures qui dévorent tout sur leur passage, la seule chose à faire est encore de fuir. Ainsi, en compagnie de la belle Muut, Den va ainsi principalement se contenter de tenter d’échapper à ses poursuivants.

Toutefois, le scénario est nettement moins « basique » qu’il ne pourrait paraître. On sent que Corben consolide bien plus son univers. Les Dramites sont une sorte d’essaim qui ne pense que comme un, qui se choisit un maître, mais un maître qui ne doit pas fléchir sinon il est dévoré par la bête qu’on lui a fait ingérer. Il y a donc une idée de contrôle, d’un maître multiple pour un seul serviteur qui se rêve démiurge alors qu’il n’est qu’un instrument. En parallèle, on a aussi une reine qui engloutit les royaumes qui lui résistent. Cette partie de l’intrigue n’est pas plus développée que ça pour l’instant, mais on peut dire que ça va nettement plus loin que dans le premier album.

En attendant, fort d’un impressionnant travail de restauration de Jose Villarubia lui-même et de plusieurs articles édifiants, ce volume se savoure surtout pour une nouvelle fois le sublime art du maître. Corben est alors au sommet de son art, avec des techniques de couleurs directe absolument incroyables, une vraie maîtrise de la mise en scène, des cadrages, de la lumière… C’est réellement très impressionnant.
Alors, en effet, on reste dans de l’archétype décomplexé et complètement assumé et on peut facilement se dire que ça se limite à ces profiles gracieux et sensuels, malgré tout, il y a aussi une sorte de sauvagerie jouissive dans ces planches, presque expiatrice. L’artiste ne se donne aucune limite, il met en scène ce qu’il veut, et s’il faut montrer des sexes disproportionnés, des seins ballants, des embrassades langoureuses, alors pourquoi pas ? En contre partie, les combats fonctionnent extrêmement bien, les diverses créatures sont horribles à souhait, les décors, les expressions, tout est minutieusement travaillé.

Encore une fois, Richard Corben démontre qu’il était un des grands de la fantasy et Den en est un brillant exemple.

Vivement recommandé.

Par FredGri, le 21 octobre 2024

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