DÉPISTEUR (LE)
La tondue
En cet été 1951, Samuel arrive dans le village de Saint-Cirq-Lapopie. Il a pour mission de retrouver la trace d’un enfant juif caché ici pendant la guerre. Samuel est ce que l’on appelle un « dépisteur ».
Ce n’est pas sa première mission, mais celle-ci le trouble particulièrement, comme elle trouble des villageois, ravivant des souvenirs, rouvrant un peu plus des plaies qui n’étaient pas encore refermées.
Par legoffe, le 28 mars 2023
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782344040812
Notre avis sur DÉPISTEUR (LE) #1 – La tondue
Antoine Ozanam évoque, avec cette bande dessinée, un pan méconnu de l’Histoire : la recherche des enfants juifs cachés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Des organismes, comme l’Oeuvre des orphelins israélites, se lancèrent dans de véritables enquêtes grâce à des dons (notamment américains), envoyant sur le terrain des « dépisteurs » pour retrouver ces jeunes.
L’album met ainsi en scène Samuel, qui enquête dans le Lot, cherchant une fille qui avait été confiée à une famille de Saint-Cirq-Lapopie. Un cadre magnifique, d’ailleurs, dont le décor campagnard et l’architecture ancestrale ont vraiment inspiré le dessinateur, Marco Venanzi. Il livre de très belles planches et reconstitue bien la beauté des paysages.
Ce décor, aussi apaisant soit-il, n’en cache pas moins des secrets et des souvenirs douloureux. Samuel va en être le témoin. Ses questions réveillent le passé, en particulier lorsqu’il va rencontrer une femme surnommée « La tondue » car elle avait eu le tort de fauter avec un Allemand pendant la guerre.
Le héros se souvient également, à travers plusieurs flashbacks, de moments clés de son parcours. Le lecteur devine qu’il est tourmenté par certaines choses sans que l’on sache encore vraiment quoi. Mais la curiosité est bien là et l’on suit les pérégrinations de Samuel avec un vif intérêt.
L’histoire est bien contée et dotée de personnages pleins de caractère. Au delà du mystère, l’émotion est souvent palpable et les protagonistes nous rappellent que rien n’est jamais simple, ni tout blanc, ni tout noir.
J’attends donc avec impatience la suite (et fin) de ce récit, qui s’annonce complet en deux tomes.
Par Legoffe, le 28 mars 2023