DERNIER CHAPITRE (LE)
Barbe-Rouge - La marée de Saint Jean

Voici le second tome du Dernier Chapitre, collection destinée à rendre hommage à des grands noms de la bande dessinée, en imaginant leurs héros au temps de la vieillesse.

Cette fois, Juillard et Convard s’attaquent aux personnages imaginés par Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon. Rappelons que cette aventure du temps de la flibuste fut lancée dans le journal Pilote en 1959. Depuis, la série est toujours publiée en album avec d’autres auteurs.

Sans avoir le succès de Blake et Mortimer, premiers à avoir eu droit à leur Dernier Chapitre, Barbe-Rouge est tout de même un monument du 9e art. Convard et Juillard rendent aux personnages de la série un hommage appuyé et émouvant en ramenant Eric sur les traces de ses vrais parents.

Ce sujet est un des thèmes fondateurs de la série, Eric ayant été le personnage « positif » des albums alors que Barbe-Rouge était le vrai, le terrible pirate. Mais voilà le capitaine – à l’approche de la mort – rongé par le remord et hanté par les fantômes de tous ceux qu’il a tué. Il tente aussi de se rapprocher une dernière fois de son fils adoptif qu’il aime indéniablement.

Voici donc Eric suivant les indications du pirate pour retrouver les derniers souvenirs de sa famille. Comme pour le précédent volume, nous avons ici une succession de textes et d’illustrations en pleine page. Les textes sont toujours des lettres que s’échangent les deux protagonistes, mais les écrits d’Eric ont quelque chose de plus dynamique que les courriers de Blake et de Mortimer. Ici, nous avons le sentiment d’avoir affaire à un journal racontant de manière vivante cette étrange chasse au trésor.

Si la conclusion est un peu attendue, le livre est un bel hommage à la série et il devrait ravir les fans qui voient là le dernier échange entre le pirate et son fils adoptif. L’ensemble est d’autant plus beau qu’il bénéficie des illustrations d’un grand de la ligne claire qui fait revivre de belle manière la légende des pirates et la beauté mystérieuse de la Bretagne. Dommage qu’il n’y ait finalement pas plus d’illustrations que cela dans le livre, cela l’aurait rendu plus intéressant encore.

Par Legoffe, le 9 novembre 2009