DERNIERE PROPHETIE (LA)
La Foudre et la Croix

Après avoir enfin rétabli la paix entre chrétiens et païens en la cité romaine, le Préfet Flavien a répondu favorablement à l’invite de l’empereur Auguste Honorius qui a élu domicile dans la nouvelle capitale de l’empire romain d’occident qu’est Ravenne. Mais sa venue cache son intention de confondre le maître des offices du Consistoire Sacré Victor Olympius, soupçonné d’avoir participé à l’enlèvement d’enfants et à l’assassinat de sa femme. Malheureusement pour Flavien, ce dernier qui est devenu le protégé de l’empereur est intouchable si bien que le Préfet, discrédité par la Cour et abusé par Serena, n’a d’autre solution que de repartir prestement vers Rome. Il retrouve malheureusement la cité dévorée par ses tensions interreligieuses, en pleine déliquescence et surtout menacée par l’invasion des troupes wisigoths d’Alaric 1er. A croire que les foudres de Jupiter se vengent de la croix et que la dernière prophétie n’est pas loin de se réaliser.

Par phibes, le 10 novembre 2012

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Notre avis sur DERNIERE PROPHETIE (LA) #5 – La Foudre et la Croix

Cet album qui clôture la saga cinq années après le précédent tome, se veut chargé d’émotions dans le sens qu’il a été réalisé postérieurement au décès de Gilles Chaillet, initiateur de la série. Repris par Dominique Rousseau, artiste fortement inspiré par le travail de ce dernier, cet épisode reste dans le concept de départ qui consiste à mêler harmonieusement Histoire et fiction.

La Foudre et la Croix nous ramène à l’époque du pillage de Rome par Alaric 1er qui s’est déroulé en l’an 410. Il nous plonge également dans cette atmosphère délétère où la religion polythéiste (celle des Romains) s’opposait celle du seul Dieu (les chrétiens). Une fois de plus, l’on perçoit la patte de Gilles Chaillet qui, en grand connaisseur de l’Histoire de Rome, a su articuler son récit sur des faits authentiques, faisant intervenir des personnages réels dans des situations des plus concrètes. Fort de ce respect de la réalité historique, ce dernier y insère sa touche personnelle via son personnage clé, Flavien, Préfet de Rome, en quête de son fils disparu.

Bien qu’on y ressente un certain manque de fluidité, il n’en demeure pas moins que ce dernier épisode possède l’étoffe qui sied aux récits historiques. Les dialogues sont des plus ciselés et nourris grassement d’informations historiques que les lecteurs les plus avertis appréhenderont avec délectation. Il va de soi que Dominique Rousseau a su s’accaparer avec une rigueur exemplaire le travail de son prédécesseur et le restituer, sans césure dans le style, d’une manière concluante.

Pareillement, au niveau du dessin, l’artiste démontre particulièrement sa volonté de coller à l’univers graphique de Gilles Chaillet. Le travail historique est remarquable, que ce soit au niveau de la représentation des monuments de Rome ou de Ravenne, ou de cette foule de personnages qui déambulent au gré des vignettes. La finesse de son trait, la générosité du détail, la cohérence des proportions, se révèlent un atout pour cet album qui, de plus, a bénéficié de l’intervention richement colorée de Chantal Defachelle.

Une fin de saga historique réussie qui a le mérite de remettre à l’honneur le travail d’un artiste reconnu pour son style et aujourd’hui malheureusement disparu. Un bel hommage rendu par Dominique Rousseau.

Par Phibes, le 10 novembre 2012

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