DERNIERS ARGONAUTES (LES)
Le silence des dieux

Les dieux ne répondent plus, les hommes sont abandonnés et désespèrent. Sacrifices, invocations, rien n’y fait. Orphelins, la folie gagne les cœurs et tout ce qui était sacré est voué aux gémonies. Les hommes ont perdu tout espoir et le chaos s’installe dans cette Grèce de mythologie. Seul espoir pour renouer le contact, Jason, héros qui conquis la toison mais qui, depuis quelques années se faisant passer pour mort vit en ermite, abattu par le destin tragique qui l’attendait à son retour d’expédition.

Par olivier, le 13 septembre 2012

Notre avis sur DERNIERS ARGONAUTES (LES) # – Le silence des dieux

Imaginez Jason et la toison d’or 20 ans après. Jason s’est retiré du monde, terrassé par la mort de ses deux enfants tués par leur mère Médée. Afin de décourager tous ceux qui pourraient vouloir le retrouver, il a fait courir le bruit qu’il était mort, écrasé par la poupe de son navire l’Argo.
C’est pourtant lui que le vieil Oracle au service du roi désigne comme seul capable de partir en quête de l’orbe. Une étrange compagnie va donc s’assembler pour partir à la recherche du héros et le convaincre de les mener jusqu’en Hyperborée, par delà la mer du destin.
Désigné d’office par le roi car connaissant le lieu de retraite de Jason, l’aède Eurymion, le fils du roi lui-même sera le second. Amputé d’une main, la loi lui ôte toute possibilité de succéder à son père malgré son courage et son humanité. Troisième invité surprise du groupe, une amazone, esclave affranchie qui se met au service du prince.
Curieuse équipée qui, au long de ses pérégrinations, va multiplier les rencontres et découvrir un monde au bord du gouffre, sa première mission, retrouver Jason sera nettement plus facile que de le convaincre à les mener jusqu’au bout de leur quête.

L’écriture vive, aux accents odysséens, due aux talents conjugués de Jean-Blaise Djian et d’Olivier Legrand, nous plonge au cœur des mythes de l’antiquité grecque. Les héros, centaures, cynocéphales ou satyres vivent dans le même monde que les hommes, parlent le même langage et entretiennent avec eux des rapports très ambigus. Le scénario, parfaitement maitrisé, entraine le lecteur dans la tourmente de l’aventure, rebondissant de rencontres opportunes en farouches agressions, s’appuyant sur des personnages qui, hormis peut-être l’Aède, ont tous une quête personnelle à accomplir.

Superbement mis en image par Nicolas Ryser qui avait déjà partagé la couverture des Yeux d’Edith avec Jean-Blaise Djian, le graphisme est empreint de cette folie qui dérègle le monde et il se dégage des planches un mélange de puissance et d’humanité.

Hasard du calendrier, avec Le destin des Algo-Berang ce sont deux superbes albums signés Djian qui paraissent en cette période de rentré. Deux époques séparées par plus de deux millénaires d’histoire mais avec, pour trait d’union, des destinées qui seront hors du commun.

Par Olivier, le 13 septembre 2012

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