Destinée d'un missionnaire en Corée

C’est le 19 juillet 1864 que Just de Bretenières et neuf de ses camarades des Missions Etrangères de Paris ont embarqué pour l’Asie où chacun allait, dans des pays différents, être messager du Dieu des Chrétiens.

Tout jeune, Just avait émis le souhait de devenir prêtre, et cette idée ne l’a jamais quitté. Ayant en outre nourri dans l’imaginaire de ses jeux d’enfants une sorte d’attirance inexplicable pour "la Chine" (notion qui le dépassait alors sans doute un peu !) il fut aux anges lorsqu’il sut qu’il allait partir exercer son sacerdoce de prêtre missionnaire en Corée.

Le voyage fut épique, et l’arrivée au Pays du Matin Calme une véritable succession d’épreuves… Mais vivre en Chrétien sur place allait s’annoncer plus difficile encore…
 

Par sylvestre, le 10 septembre 2010

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Notre avis sur Destinée d’un missionnaire en Corée

Certains films comme Mission ont mis en images à l’attention du grand public une version des difficultés que rencontraient certains prêtres missionnaires à des époques où les facilités n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui (transports, communications…) et où les civilisations n’avaient encore établi que trop peu de contacts entre elles… A son tour, cette bande dessinée Le 22e jour de la Lune nous raconte l’histoire de jeunes prêtres partant pour l’inconnu, au milieu du dix-neuvième siècle, avec pour seuls véritables bagages leur foi inébranlable et un désir sincère d’assurer au mieux leur mission d’hommes d’église.

Christophe Hadevis est prêtre. C’est lui qui signe le scénario de cette BD que Juliette Derenne a mis en images et en couleurs. A sa manière, Christophe Hadevis perpétue le souvenir de ces martyres que furent Just et ses pairs, ces martyres qui sont en leur genre des fiertés de la foi et de l’implication chrétiennes.

Mais au-delà de cet aspect strictement religieux, l’intérêt du récit dans cet ouvrage est double. D’une part, parce que "mine de rien", c’est une aventure avec un grand A qu’ont vécue ces jeunes missionnaires… Des aventures comme les hommes en ont connues lorsqu’ils découvraient des nouveaux continents ou lorsqu’ils exploraient des territoires auxquels aucun Occidental n’avait jamais accédé. Des aventures comme on a l’impression qu’il n’y en a plus à vivre sur notre planète… Et d’autre part parce que cette histoire étant biographique, on apprécie le résultat du travail : comment documentation collectée et recherches effectuées ont été organisées sur le papier.

Le récit fait à ce propos la part belle au voyage lui-même, mais il faut dire (sans vouloir trop en dévoiler) que les choses se sont précipitées "à l’arrivée" pour Just et ceux qui l’accompagnaient… Une certaine frustration peut alors poindre, par exemple parce que le titre laissait penser que le séjour en Corée serait plus développé, mais je l’appellerais de la frustration positive : celle qui donne envie d’en savoir plus sur Just, mais aussi sur d’autres expéditions du genre ; savoir si dans la littérature ou dans des archives peuvent être retrouvés des témoignages qui feraient revivre ce genre d’épopées (malheureuses ou non)… On sait qu’existent en nombre les récits de certains grands découvreurs et de certains grands voyageurs (Marco Polo, les pionniers des pôles ou des jungles…), mais avoir été par cette bande dessinée sensibilisé au fait que de très nombreux missionnaires sont restés d’anonymes grand aventuriers pousse à s’interroger sur tout ce qu’il reste à découvrir de secrets que garde le passé !!!

Très belle découverte donc que cette bande dessinée parue aux Editions de l’Emmanuel ; servie par le dessin peint de Juliette Derenne dont on avait déjà (entre autres) apprécié le travail sur L’ogre d’Ouganda aux éditions Bamboo.

Un album et un éditeur à découvrir…
 

Par Sylvestre, le 10 septembre 2010

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