Deux bandits

En plein désert brésilien, le bandit surnommé La Teigne se traine, une sale blessure au côté. Alors qu’il s’est évanoui, il a une vision fantomatique de ses compadres, morts lors d’une embuscade tendue par le sinistre lieutenant Honorio. Ces derniers lui demandent son aide pour les libérer. Après avoir repris ses esprits, La Teigne prend le parti de s’occuper de ses partenaires disparus. Pour cela, il se dirige vers leurs lieux de repli, au rocher du mort, où il retrouve Crâne-de-Bœuf, un compagnon rescapé de la tuerie. Une fois soigné et reposé, La Teigne apprend par ce dernier la terrible mésaventure de leur bande de desperados qui ont été décapités et dont les têtes ont été récupérées par leur adversaire pour être exhibées dans toute la capitale. Aussi, afin de permettre à leurs compères de trouver le repos, ils décident, chacun pour des motifs différents, de retrouver le lieutenant Honorio et de lui soustraire les têtes. Pour cela, les deux bandits vont devoir à leur tour tendre une embuscade à leurs détracteurs dans le petit village perdu au milieu du sable mouvant de Nova Nazaré où se trouve le seul puits de la région.

Par phibes, le 24 août 2016

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Notre avis sur Deux bandits

Paru originellement au Brésil en 2010 sous l’intitulé Bandos de Dois, ce one-shot sans concession a l’avantage d’être traduit en français sous le couvert d’EP Editions et de sa collection Wanted. Cette initiative éditoriale permet donc de découvrir ce récit qui nous plonge dans des ambiances mêlées de vengeance implacable saupoudrée d’un soupçon de chasse au trésor portées par deux bandits particulièrement intransigeants.

On ne pourra que saluer cette histoire qui, bien évidemment, lance quelques bonnes œillades au western à la sauce italienne. Sans fioriture aucune et dans une fluidité remarquable, Danilo Beyruth taille dans le vif du sujet de façon à nous faire vivre directement la quête de justice de ses despérados particulièrement bien investis dans leurs aspirations vengeresses. Découpé en six chapitres, le déroulement est simple et très efficace, assurément sans ambages, et fait fi de toute humanité.

Jouant sur l’adversité qui en découle entre, d’un côté, les deux bandits La Teigne et Crâne-de-Bœuf et, de l’autre, le lieutenant Honorio et ses hommes, l’auteur ne manque pas de s’appuyer sur une certaine violence et parfois sur des effets plutôt gores. Ainsi, au rythme des tergiversations de chacun, le récit nous entraîne vers une finalité pour le moins surprenante (eu égard en particulier au cadre mouvant) et somme toute réussie.

Côté graphique, l’artiste démontre qu’il a un très bon potentiel. Le désert brésilien est bien représenté dans son dénuement à perte de vue, sa chaleur torride et surtout sa démesure à travers des vignettes au format qui peut s’étendre sur deux pages. On sent également une certaine dynamique dans la façon d’animer les personnages (de belles sales gueules) via des instantanés qui n’éludent ni violence, ni effets en tout genre et qui se nourrissent d’une certaine cocasserie quelque peu insolente.

Un western torride et percutant qui devrait amadouer les adeptes de ce genre.

Par Phibes, le 24 août 2016

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