Deux Sœurs
Depuis longtemps, Lise et Camille ne se supportent plus, elles sont devenues tellement différentes. Les deux sœurs continuent pourtant de partager la même maison familiale, mais séparée par un mur. Pourtant, quand elles apprennent qu’elles sont arrivée au bout de leur bail, que leur propriétaire comptent revendre la dite maison, elles se rendent compte qu’il va falloir renouer le dialogue pour affronter cette crise…
Par fredgri, le 14 janvier 2024
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ISBN :
9782818999684
2 avis sur Deux Sœurs
Avec cet album, Isabelle Sivan et Bruno Duhamel peignent deux portraits qui illustrent parfaitement l’adage « On choisit ses amis, pas sa famille ».
Toutefois, derrière ce constat, on se rend aussi compte si la difficulté est autant de devoir « cohabiter » avec cette sœur « ennemie » c’est aussi compliqué de s’en séparer réellement. Car lorsque se présente l’irrémédiable échéance de leur propriétaire, qu’elles doivent absolument déménager de la maison qui les a vu grandir, elles voient ressurgir devant elles tout un pan de leur histoire commune, de cette enfance à jouer, les premiers conflits et tout ce qui les a ensuite éloignées l’une de l’autre.
Malgré tout, le scénario se concentre principalement sur ce qui les oppose, quitte à tirer la démonstration en longueur. Il se glisse quelques moments d’émotion, c’est vrai, ou elles repensent à leur passé, mais Lise et Camille restent deux individualités très opposées, stéréotypes de deux visions de la vie (l’une plus « écolo » et l’autre plus « matérialiste ») qui sont devenues petit à petit incompatibles. Elles se cachent derrière un mur métaphorique qui peut s’avérer plus fragile qu’elles ne le pensent.
Car, en y regardant de plus près, elles s’observent du coin de l’œil, suivent les allées et venues du chat qui refuse de choisir entre l’une et l’autre.
En substance, elles demeurent inséparables.
Un petit album très savoureux, à l’écriture légère et au dessin très agréable, qui parle de la difficulté de communiquer, de se retrouver.
Conseillé.
Par FredGri, le 14 janvier 2024
A l’origine du Voyage d’Abel sous le pseudo de Lisa Belvent, la scénariste Isabelle Sivan retrouve Bruno Duhamel pour une nouvelle histoire qui a la particularité de mettre en présence deux personnages clés, deux sœurs aux caractères diamétralement opposés et peu enclines à communiquer ensemble.
Il ne fait aucun doute que le récit qui en découle se veut reposer sur un concept certes assez simple mais bien original. Sous le couvert de dialogues nature, il met en exergue le manque de cohésion au sein d’une même famille sous un même toit qui prend des proportions certes risibles mais très peu éloignées de ceux qui peut se passer dans notre entourage. Isabelle Sivan joue subtilement sur le relationnel électrique des deux sœurs qui ne peuvent pas se voir en peinture, les campant dans leurs habitudes quotidiennes, avec pour seul lien ténu le chat de l’une d’elles.
A l’origine de situations cocasses, cette relation très tendue se voit toutefois ébranlée par un fait extérieur, une nouvelle non prévue qui, bien sûr, va être de nature à pousser Lise et Camille à entamer une pseudo communication et à prendre obligatoirement une décision. Aussi, une question se pose : sont-elles prêtes à s’allier ou au contraire à se séparer définitivement ? La réponse vient alors dans les dernières planches, après certes quelques pages de tergiversations et d’émotions, une réponse sur un bon fonds qui n’exclut assurément pas une drôle de surprise.
Bruno Duhamel reste, avec cette nouvelle histoire, dans des dispositions graphiques qui lui conviennent tout particulièrement. Ici, l’artiste n’hésite pas à jouer finement sur les oppositions caractérielles et matérielles en y ajoutant une touche d’humour bien pesée. Que ce soit au niveau des personnages (les différences sont réellement perceptibles) ou au niveau des décors (les deux parties antinomiques de la maison), son semi-réalisme dénote un travail bien libéré, clair et sans profusion d’effets.
Une histoire sympathique qui colle bien entendu à une certaine réalité et qui nous emporte bien agréablement.
Par Phibes, le 30 janvier 2024
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