Deux tueurs, suivi de Mickey Mickey
Cet album regroupe Les Tueurs et Mickey, Mickey, parus respectivement en 1995 et 1997, chez Delcourt.
Les Tueurs: deux tueurs à gage, un vieux et un plus jeune, sont chargé d’aller éliminer un homme et ses gardes du corps. Mais leurs perpétuels conflits commencent à gêner leur mission et tout finit par partir en vrille…
Mickey, Mickey: Mickey est un jeune gars qui fraye avec une bande de braqueurs qui organise un hold-up. Il se fait engager dans une banque, comme gardien, avec sa petite copine et l’opération peut commencer. Mais petit à petit, la situation s’enlise, entre les otages, les hésitations, les blessures…
Par fredgri, le 23 septembre 2024
Notre avis sur Deux tueurs, suivi de Mickey Mickey
Alors remarqué par son exceptionnel diptyque Les Désarmés, le duo Pirus / Mezzo représente alors la nouvelle vague polar qui déferle dans la bande dessinée. Inspirés du cinéma, des grands maîtres comme Hammett ou Chandler et leur science des dialogues, ils vont continuer sur leur lancée et proposer quelques albums noirs de toute beauté, parmi lesquels justement Les deux tueurs (1995) et Mickey Mickey (1997) qui sont rassemblés ici en version couleur.
Et même si les deux histoires restent assez anecdotiques dans le fond, elles représentent toutefois parfaitement le style du duo, au meilleur de sa forme, ainsi que cette volonté de s’inscrire pour de bon dans un genre très balisé, le récit noir, qui gagne néanmoins, avec l’exemple de gens comme Tarentino, un nouveau souffle.
Ainsi, Pirus se fait plus volubile dans ses dialogues, ses personnages digressent sans cesse. Dans Les deux tueurs, les mots poussent le lecteur à mettre l’intrigue de côté, tandis que dans Mickey Mickey, ils nous font glisser dans du hors cadre, dans une sorte de récit parallèle à tout ce que l’on voit. De ce fait, le scénariste est beaucoup plus adroit dans la seconde partie où il use d’ellipse assez audacieuses, rompant sans chichi le rythme de l’intrigue principale pour amener des flash back qui amènent petit à petit du relief à l’ensemble.
Si aujourd’hui, ces deux histoires peuvent sembler mineures dans le parcours du duo, il est fortement conseillé de réviser ce jugement tant une nouvelle relecture démontre combien la maîtrise est incontestable. Pirus joue admirablement avec le rythme des dialogues et de la narration, tandis que Mezzo expérimente une mise en scène d’une impressionnante maestria. Il règle chaque cadrage, chaque construction de case, tout est pensé dans les détails, c’est éblouissant.
Plus que jamais représentatif du génie de ces deux auteurs, je ne saurais assez vous conseiller de redécouvrir ces récits noirs, ultra contrastés.
Par FredGri, le 23 septembre 2024
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