DIABLE DES SEPT MERS (LE)
Première partie

Conrad a épousé en secret Harriet, la fille de Lord Somerset, gouverneur et l’un des plus gros propriétaires de la Caroline du Sud. Mais ce dernier a vent de l’union et déshérite prestement sa seule descendance. L’air étant devenu malsain et laissant le domaine du Lord en pleine décrépitude, les deux jeunes mariés partent pour New Providence dans l’espoir de récupérer un trésor enfoui. C’est à cet instant précis qu’apparaît un géant barbu, Robert Murdoch, pirate de son état, qui vient proposer un curieux marché au vieil aristocrate esseulé. Il est clair que l’océan va subir une sacrée tempête dans laquelle beaucoup vont perdre plus que la vie et dont d’autres comme l’Iguane et Conrad vont tenter d’en tirer leur avantage.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur DIABLE DES SEPT MERS (LE) #1 – Première partie

Est-il nécessaire de présenter les deux auteurs qui sont à l’origine de l’ouvrage présent ? Non, certainement pas, ce serait, à mon goût, injurier leur notoriété. Père et fils dans la vie, ce tandem artistique n’en est pas à son coup d’essai et s’est distingué à maintes reprises par le passé avec des titres comme "Liens de sang", "Zhong Guo", "Manhattan Beach 1957", "Sur les traces de Dracula"… C’est sur le thème quelque peu usité de la piraterie et de la chasse au trésor que se lancent les deux hommes en s’imprégnant de l’ambiance et de personnages à la "Stevenson" et, dans la lignée de "Long John Silver" de Xavier Dorison et Mathieu Lauffray, en s’appuyant sur la réputation légendaire d’un écumeur des Caraïbes du 18ème à savoir Barbe Noire alias Edward Teach.

Yves H. fait venir de loin son aventure en nous opposant des individus de tout horizon, chacun ayant des aspirations bien particulières. De l’aristocrate vénal et ruiné au pirate au long cours assoiffé de conquêtes, en passant par les petits chasseurs de trésors opportunistes, il dresse posément un environnement bien fiévreux et peu réjouissant. De fait, il n’est pas rare d’assister à de nombreuses rencontres musclées, dont la plupart sont axées sur la recherche d’un pactole. Au sein de cette atmosphère et contrairement à ce qu’on aurait pu penser, vont se détacher dans l’ombre de Robert Murdoch, deux personnages essentiels (Conrad et l’Iguane) qui devront expliciter leur utilité dans le prochain tome.

Après "Afrika" sorti en novembre 2007 et "Jérémiah" T 28 en janvier 2008, Hermann conforte sa maîtrise de la couleur directe qui se traduit par des vignettes dont la beauté est à couper le souffle. L’auteur sait, en grand professionnel, jouer habilement avec ses pinceaux, de nuit comme de jour, en nous gratifiant d’un réalisme exceptionnel. Par ailleurs, habitué par ses nombreuses productions, son coup de patte est reconnaissable parmi tant d’autres grâce aux gueules qu’il réalise selon un concept propre à lui.

Considérant que cet album a été publié durant l’année commémorant les 20 ans de la collection Aire Libre, les éditions Dupuis ont publié, comme tous les ouvrages parus cette année, un tirage spécial de cette aventure qui, outre le récit sus évoqué, a été augmenté de plusieurs dessins inédits, d’un story-board et d’un texte écrit par Yves H. précisant les raisons de son choix scénaristique et évoquant les pirates illustres.

Prévue pour être réalisée en deux tomes, cette série d’aventures de flibustiers, dont voici le premier tome, contient tous les ingrédients pour nous dépayser et nous faire craindre le diable en personne.

Par Phibes, le 19 septembre 2008

Publicité