DIOSAMANTE
La passion de Diosamante suivi des Enfants de Diosamante

Imbue d’elle-même, ivre de pouvoir et de plaisir, elle a perdu tout contact avec la réalité. Sa rencontre avec Urbal va bouleverser sa vision du monde. Pour devenir digne de lui, elle décide de tout abandonner pour se consacrer à une vie errante de nonne mendiante, cherchant le salut et la rédemption qui la ramèneront vers l’amour qu’elle vient de découvrir.
Dans ce monde de brutalité et de violence elle avance, cherchant à se mettre au service d’autrui, oubliant lentement toutes les richesses, joyaux et parfums qui faisaient sa vie. De rencontres en aventures, elle reste guerrière malgré tout et dans ce monde de rapines, où le vol et le viol sont courants, chacun cherchant à s’approprier par la force ce qu’il désire, elle n’abandonne pas.
Arrivée dans un monastère, elle apprendra dans la douleur et l’abjection à enfin trouver son salut, à se dépouiller totalement de celle qui fut Diosamante.

Les Humanoïdes Associés nous proposent l’intégrale et édition définitive de cette œuvre magnifique de Jodorowsky et de Jean Claude Gal. Initialement publié en 1992 sous le titre de La parabole du royaume en feu, ce premier tome devait être suivi d’un second album : La parabole du fils perdu. Malheureusement la disparition de Jean Claude Gal interrompit la collaboration entre ces deux grands auteurs et le second tome fut réalisé par Igor Kordey.
La présente édition reprends les planches achevées de Gal, une vingtaine de planches du second tome : Les enfants de Diosamante et le complète avec les crayonnés des planches suivantes. La fin de l’histoire nous est résumée par Jodorowsky.

Jodorowsky ancre son scénario dans l’héroïc fantasy : un monde de violence, de guerriers bestiaux, de sang et de sexe. Le parcours initiatique de Diosamante l’entraîne vers des contrées éblouissantes et cruelles où son corps magnifique et tentateur est avili, forcé, ce corps qui déchainait la passion des hommes de son royaume l’enchaine. Elle ne trouvera la rédemption qu’en y renonçant

La richesse du scénario est sublimée par le trait de Gal. Les décors somptueux, magnifiquement ciselés par le génie de ce dessinateur sont à couper le souffle. Le travail est minutieux, riche et en même temps dynamique.
Il n’y a aucune approximation, Gal ne triche pas, chaque case est un bijou de finesse, le moindre détail d’arrière plan est aussi méticuleusement travaillé que les premiers plans.
Jodorowsky dit de Gal qu’il a un talent d’enlumineur, les crayonnés qui sont mis en appendice sont là pour le confirmer. La mise en couleur ne fait que confirmer le très grand talent de ce dessinateur trop vite disparu qui nous offre ici des planches somptueuses.

Par Olivier, le 31 mai 2010