Dirty Rose

Tom arrive de Chicago, il vient d’être muté au milieu de la campagne du Wyoming, au poste de police local. A peine débarqué, il doit déjà se rendre sur le terrain en allant voir Rose Shaw. Ses voisins l’accusent de garder une chèvre chez elle, ils ont alerté les services de protection des animaux. Mais le premier contact avec Rose est sans effet, elle ne lui répond pas, Tom retourne donc bredouille au poste. Il apprend alors que la vieille femme est une célébrité dans la région, que tout le monde semble ne pas l’aimer, mais personne ne fait grand chose, mis à part des coups de fil anonymes… Cependant, un soir, en rentrant à pied au milieu de la nuit, Tom est pris en stop par Rose, ils découvrent ensemble qu’on a mis le feu à une partie de la maison de cette dernière… Les choses prennent alors un tour plus « enflammé »…

Par fredgri, le 8 septembre 2024

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Notre avis sur Dirty Rose

Dirty Rose Peut se présenter comme une sorte d’histoire de l’Amérique profonde, qui tourne autour d’une femme, qui vit en marge de la ville, de tous ses habitants, et qui se moque bien de la réputation qu’on lui colle sur le dos, ainsi que tous ces racontars que ses voisins aiment faire circuler à son sujet, espérant bien qu’un jour on arrivera à l’expulser sous un prétexte ou un autre…

Marzena Sowa et Benoît Blary nous racontent une histoire pleine de petits secrets non dits, de ce genre de rancunes qui faisandent au fil des années, lentement, dressant des barrières entre les gens qui se transforment petit à petit en haine profonde.
Pour rester en phase avec son sujet, la scénariste adopte une écriture sèche, sans chichi, qui joue assez habilement avec les mystères qui grouillent dans ces petites villes ou tout le monde se connait. On découvre l’endroit et ses habitants en même temps que le héros, un jeune policier sans préjugé particuliers, qui se rend compte que petit à petit les gens mènent presque une campagne de harcèlement contre cette femme, certes brute de décoffrage, habituée à la dure, qui n’est pourtant pas responsable de la moitié de ce qu’on lui reproche…

Le scénario est extrêmement fin, avec des caractérisations très bien senties qui fleurent bon l’américain pur souche, élevé au grain. Marzena Sowa se révèle une portraitiste très subtile de ces populations renfermées sur elles-même, mais qui peuvent aussi, à l’occasion, s’ouvrir à d’autres. L’intrigue ne promet rien de bien exceptionnel, juste un récit prenant, mené d’une main de maître.

Graphiquement, Benoît Blary livre une nouvelle fois des planches de très grande qualité, des couleurs directes vives sur un dessin très expressif et vraiment superbement mis en scène. Du très beau travail.

Un bel album, assez modeste dans ses intentions, mais qui nous réserve un agréable moment de lecture.

Très conseillé.

Par FredGri, le 8 septembre 2024

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