DODGEM LOGIC
Issue 1

Il y a plus de trente ans, Alan Moore voulait lancer son propre fanzine underground mais sa carrière de scénariste a pris le dessus. Maintenant qu’il est en quelques sorte plus "libre" il reprend son vieux projet, réutilise le titre qu’il avait choisi jadis et décide de publier son nouveau fanzine underground: Dodgem Logic ! Ne lui demandez pas ce que veut précisemment dire ce titre, il ne le sait plus vraiment. Tout ce qu’il pourra indiquer c’est que la politique de la maison c’est de faire de l’underground, hors des normes, hors des règles, de faire dans la liberté de penser.
Pour ce premier numéro, Moore pond donc un grand texte de 8 pages racontant l’histoire de la presse underground. On trouve aussi des recettes de cuisine qui ne coutent pratiquement rien, des articles sur Twitter, comment faire ses fringues pour rien… Le tout agrémenté d’illustrations de Moore lui même, mais aussi de Gebbie, de O’ Neil…
C’est pas de la BD, mais c’est très conseillé.

Par fredgri, le 9 février 2010

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Notre avis sur DODGEM LOGIC #1 – Issue 1

Bon, il faut connaître, évidemment, les réseaux ou se procurer ce fanzine, c’est un peu confidentiel, même si le nom de Moore est fédérateur, mais en cherchant un peu c’est possible.
Après tout c’est très exceptionnel qu’un auteur du calibre de Moore se lance, en parallèle de sa carrière, dans le fanzinat.
Mais ici, on se rend compte que c’est aussi très cohérent. Depuis quelques années il y a une veritable rupture entre Moore et les grands éditeurs (d’ou le fait que dorénavant The League of extraordinary Gentlemen ne soit plus publié par DC, par exemple, ou encore qu’il ai la dent dure avec ses anciens employeurs), et ce nouveau projet marque bien sa volonté d’inscrire sa démarche hors des sentiers battus. Son long texte d’introduction en est la parfaite illustration, il y a une histoire, des références, une tradition et Moore compte bien se positionner dans cette continuité.
Bien sur, tout n’est pas super intéressant dans ce numéro, Moore le précise bien, il va aussi parler de son quartier, de sa région. On a donc droit à un livret central qui parle de Northampton, de certains travaux qui ont défiguré le quartier etc. Moore s’implique dans cette vie, il s’exprime et… Ben pourquoi pas, même si ça nous passe un peu au dessus de la tête.
Mais l’ensemble est quand même intéressant, car on se rend vite compte aussi que liberté et underground ne signifient pas forcément gros trucs dégueulasses complètement anarchiques et borderline. Ici, les rédacteurs perpétuent davantage une culture généreuse, à la portée de tous. Le texte de Moore est super accessible et très documenté, c’est passionnant et très instructif, il fournit des liens vers des bases de données ou on peut récupérer des vieux mag anglais qui ont complètement disparus maintenant, il cite des précurseurs, il nous raconte très bien tout ça. On a aussi droit à un CD regroupant des morceaux d’artistes venus de Northampton, c’est très éclectique et assez surprenant (le scénariste chante même sur un morceau).

En commençant ce numéro j’ai d’abord cru qu’il s’agirait d’un truc quelque peu hermétique, mais en fait, pas du tout, bien au contraire. Moore et son équipe veulent faire passer un message de partage avant tout, très limpide et accessible. Et c’est ec qui se dégage de ces pages, principalement. des petits conseils pour cuisiner à moindre frais, des news locales, des articles plus thématiques, des pastiches etc. On s’amuse dans cette équipe et ça transparait à chaque page.

Pour les fans de comics on retrouve Melinda Gebbie (Madame Moore) qui parle de féminisme, et Kevin O Neil qui nous offre une superbe illustration complètement désinhibée…

Le second numéro parait d’un jour à l’autre, il est encore temps de prendre le train en marche !

Par FredGri, le 9 février 2010

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