DOGGYBAGS ONE SHOT
Dirty Old Glory

Alors avoir été nommé à la tête des Etats-Unis d’Amérique, le Président Holster a, par sa gestion totalitaire déplorable, fait sombrer le pays en pleine guerre civile, la deuxième de son Histoire. Chuck, survivaliste de son état, avait prévu le chaos à venir et préalablement au déclenchement du conflit, a fait en sorte de se protéger ainsi que des pairs sélectionnés dans un fortin isolé. De cet endroit, il organise des raids au sein des grandes villes. C’est lors d’une de ces incursions qu’une de ses équipes est prise à partie par l’armée gouvernementale. Ne pouvant lutter contre la soldatesque, le petit groupe prend la tangente avec l’espoir de bénéficier d’un renfort prochain. C’est ainsi qu’au trois quart décimé, il finit par être rejoint par un char d’assaut conduit par quatre autres survivalistes. Malheureusement, ils ont la très désagréable surprise d’être touché par un missile qui provoque l’effondrement d’une partie des immeubles riverains sur le char. Prisonniers dans leur engin, ils se doivent d’attendre d’être secourus par Chuck et les siens. Toutefois, leurs jours sont désormais comptés…

Par phibes, le 17 juin 2021

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Notre avis sur DOGGYBAGS ONE SHOT #4 – Dirty Old Glory

Quatrième histoire complète à fleurir la ténébreuse collection d’Ankama Doggybags One Shot après Teddy Bear, Mapple Square et Trenchfoot, Dirty Old Glory redonne l’occasion à Mud, véritable adepte du label 619 et des récits bien crades, de confirmer pour la deuxième fois son penchant horrifique.

 

Pour ce faire, il décide de se projeter dans un proche avenir assurément pas rose puisqu’il nous plonge dans une Amérique chaotique et déliquescente, grevée par une guerre civile sanguinaire. A l’appui d’un contexte anticipatif bien explicité, l’auteur rentre dans le vif de son sujet sous le couvert d’un affrontement impitoyable et de l’apparition d’un engin de guerre qui va transformer le récit en une sorte d’huis-clos particulièrement sordide.

 

Très efficace dans l’art de taper là où ça fait mal, Mud joue avec nos nerfs ainsi que ceux de ses personnages. En effet, fort de ce confinement oppressant, l’auteur trouve le moyen d’envenimer de façon progressive la situation en jouant sur les caractéristiques psychologiques des quatre survivalistes (et même indirectement sur la nature de Chuck) à découvrir dans des flash-back édifiants. Par ce biais, il donne adroitement un peu plus d’étoffe au contexte dégradé des Etats-Unis tout en distillant une angoisse de plus en plus forte pour tomber enfin dans l’ignominie humaine et également dans l’affection.

 

Il va de soi que Prozeet, lui aussi adepte de récit bien trash, le traduit généreusement au travers d’une illustration qui marque profondément. Grâce à un coup de crayon efficace et d’une colorisation aiguisée, ce dernier fait preuve d’un travail on ne peut plus précis, bien réaliste dans les décors et des plus expressifs dans la caractérisation des personnages. L’artiste nous démontre aussi qu’il sait manifestement titiller le morbide à la faveur de séquences qui ont l’avantage d’être particulièrement saisissantes.

 

Une histoire complète cauchemardesque bien punchie qui ravira pleinement les nombreux fans de sensations fortes.

 

Par Phibes, le 17 juin 2021

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