Dolis

Ce livre n’est pas un manga comme les autres. L’approche graphique, notamment, est plutôt déroutante. L’auteur se joue du tout noir et blanc et préfère opter pour des ambiances, apportant des teintes propres à chaque chapitre, dans un style quasi monochrome.

Le style, lui, est épuré, avec des personnages aux traits fins, parfois partiellement dessinés. La construction des planches varie d’une page à l’autre. Parfois, le dessin prend une page complète, parfois, c’est une phrase de la voix off qui prend un quart de page sans la moindre image. Kusumoto démontre ainsi son envie d’approcher le récit à travers un regard artistique. Un choix qui vient appuyer un récit plutôt dérangeant.

Nous découvrons ici une étrange histoire d’amour, avec deux êtres qui se cherchent. La jeune femme est particulièrement perdue. Derrière son regard assuré et son évident pouvoir de séduction, elle cache une âme fragile, aux aspirations autodestructrices. Elle est capable de se mutiler, et dévoile un corps très maigre qu’elle doit peu nourrir.

Le style du livre permet au lecteur de vivre le trouble de cette jeune femme dans un labyrinthe graphique et narratif. Mais ce choix rend aussi ce manga très difficile d’accès. Le drame ne s’ouvrira vraiment qu’à une petite tranche de lecteurs avertis.

Par Legoffe, le 28 septembre 2009