Dong Xoai, Vietnam 1965

Joe Kubert est une légende dans le monde du neuvième art.
Cet auteur est né en 1928. Il s’est fait connaître sur des titres DC Comics comme Batman, Flash, Hawkman, Enemy Ace puis aussi sur Sgt Rock. Dernièrement, il a fait Fax from Sarajevo, Yossel et bien d’autres. Il a aussi crée en 1976, la première et seule école accréditée dédiée à la bande dessinée. Il a su aussi transmettre son talent à deux de ses enfants, Andy et Adam, bien connus des lecteurs de Batman ou de Wolverine.

L’actualité de Joe Kubert, c’est donc la sortie de ce roman graphique : Dong Xoai, Vietnam 1965.
L’auteur va nous faire revivre un épisode de cette guerre qui a fait de nombreuses victimes et a marqué des générations.
Kubert s’attache à nous présenter comment une mission d’observation et d’assistance d’une douzaine de soldats des forces spéciales va se transformer en tragédie. Ces hommes vont se retrouver encerclés par des centaines de Viet Cong qui doivent abattre ce poste.

J’aime beaucoup comment Joe Kubert raconte cette histoire. Tranquillement, il présente les protagonistes, ce qu’ils font, leur adaptation avec les gens du village puis la bataille. Il va nous mettre au centre de ce conflit, nous pleurerons la mort de ces soldats et de ces villageois. C’est très fort et poignant comme style de récit.
Kubert se permet de conter cela à sa façon. Il faut voir le choix graphique effectué à partir de crayonnés et sans bulles, les dialogues étant posés comme textes. Et ça marche. Nous voyons en effet le talent de Kubert. Chaque image vous frappe, vous marque surtout lors de la bataille. Joe Kubert place son œuvre à côté du Platoon de Stone, du Apocalypse Now de Coppola ou encore du Deer Hunter de Cimino.
Ce n’est pas souvent que l’on voit une œuvre de cette qualité.

L’éditeur vous propose aussi de retrouver les témoignages des combattants survivants accompagnés par des photos, des cartes et autres documents.

Cette œuvre est donc un monument, un devoir de mémoire. Joe Kubert vient d’apporter une nouvelle pierre à l’édifice de sa légende.
Dong Xaoi est une œuvre à ne pas manquer.

Par BERTHOLD, le 9 juillet 2010