DONJON ZENITH
Sortilege et Avatar

Les centaures sont des aventuriers sans gène : ils ont tué le dragon, gardien millénaire du trésor du donjon. Qu’est-ce qu’un donjon sans dragon ?
Marvin et Herbert, accompagnés d’Alcibiade le mage et de Isis, la promise du gardien, partent à la recherche d’un dragon d’eau qui, une fois la salle du trésor immergée, pourra faire l’affaire. Ils ont aussi besoin d’un oeil de géant…
La petite troupe arrive à la cité des mages à la recherche du marchand qui pourra les aider. Hélas, l’oeil de géant est un artefact rarissime. Seule une boutique discrète leur propose un oeil pouvant faire l’affaire. Elle est gardée par un étrange bébé barbu. Elle est aussi le point de départ des ennuis des héros.

Par TITO, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur DONJON ZENITH #4 – Sortilege et Avatar

Donjon Zénith raconte l’apogée du Donjon, au summum de sa puissance. Dans ce tome, une virée à Cocholand va donner lieu à une histoire dense et passionnante, aux niveaux de lecture multiples.

Des personnages hors du commun
Herbert, Marvin et les autres sont la base de ce tome, et de Donjon de façon générale. Leurs interactions, de plus en plus profondes, sont l’essence de cette histoire. De nouveaux sentiments apparaissent et donnent un ressort dramatique de plus en plus intense à la série.
On notera le travail graphique sur Herbert (comment montrer l’intelligence de la représentation d’un personnage mieux qu’en le rendant méconnaissable juste en lui enlevant un détail de son apparence ? Une leçon de BD…), et les modérateurs que je trouve très bien trouvés, très impressionnants, sorte de ligue de justiciers fantomatiques et surpuissants.

Un humour omniprésent basé sur la parodie

Bien sûr Donjon n’est pas qu’un travail dramatique sur les relations humaines, au contraire ! C’est avant tout une BD humoristique. Et ce tome n’est pas en reste de ce point de vue. Les situations décalées et le comique de situation sont le fonds de commerce de Donjon, et encore une fois l’amateur de parodie de fantasy ne sera pas déçu.

Une trame dramatique faite de thèmes éternels…
Mais c’est bien en toile de fond un drame classique qui se trame. Le prince, la princesse au passé trouble et aux intentions complexes, le prétendant fanfaron, le preux chevalier fidèle, ami du prétendant mais lié à son roi, et finalement lui aussi tenté par la belle… Du shaekspeare ? Non, simplement du Sfar, aidé par un Trondheim au top dans sa capacité à humaniser le moindre regard, la moindre marche, les moindres situations au profit du ressort dramatique et de l’intensité du scénario.

…et contemporains
Caché dans les méandres pourtant forts peu sinueux de l’intrigue, une représentation métaphorique de certains aspects du net, comparés à la magie médievale-fantastique. On y retrouve des cyber-escrocs poursuivis par des modérateurs (qui lorsqu’ils piègent un ennemi retors ne manquent pas de l’inviter dans leurs rangs), que l’on arrive à suivre grâce à des bots finalement assez faillibles… Une allégorie plaisant et rafraîchissante qui empile un niveau supplémentaire de lecture sur un décor déjà dense.

Plusieurs niveaux de lecture pour un album indispensable
Donjon Zénith tome 4 marque donc une forme d’apogée dans la maîtrise narrative et représente pour moi le parfait équilibre de cette série : la parodie toile de fond d’une histoire dramatique elle-même décor d’une métaphore contemporaine, sans pour autant que le récit ne devienne prétentieux ou abscons (contrairement à la description que j’en fais ?) : un album profondément contemporain mais profondément facile à lire… De quoi réconcilier tous les lecteurs de BD entre eux, et les amateurs de Donjon fâchés avec la pléthore de tomes qui semblent sortir d’une corne d’abondance. Ou de deux cerveaux géniaux ?

Par TITO, le 20 août 2003

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