DOS A LA MER
Ouest

Henri est soudeur aux chantiers navals de Saint Nazaire, il mène une vie solitaire, discret et taciturne, ses échanges se limitent au strict minimum avec ses collègues de boulot.
Un midi alors qu’il déjeune comme tous les jours à sa table au bar de l’atlantique, il prend la défense d’une jeune femme que son compagnon vient violement de gifler.
Sans le savoir, il vient de mettre le doigt dans un engrenage qui va l’entrainer fort loin de son morne quotidien, aux cotés d’une terroriste, recherchée par la police, la mafia et l’ETA elle-même.

Par olivier, le 1 février 2012

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Comment Henri, soudeur confirmé, celui à qui son chef de chantier fait toujours appel pour réaliser les délicats travaux, ceux que ses collègues ne parviennent pas ou refusent de faire, se retrouve t’il aux cotés d’une ex compagne en cavale d’un terroriste de l’ETA. Une banale rencontre dans un bar restaurant du port, un coup de boule, un téléphone perdu, une abjecte histoire de gros sous et de malfaçons sur le chantier et voilà cette force tranquille, cet ouvrier modeste abandonne tout pour partir avec cette femme qu’il ne connait pas.
Endurci par la vie, élevé par un père alcoolique et violent, c’est une attirance toute particulière et inconsciente qu’il ressent pour Natacha. Un besoin de protection peut être, car sous sa carapace d’ours mal léché, il dissimule une blessure, le remords de ne pas avoir pu peut-être protéger sa sœur lorsqu’ils étaient enfants.

L’intrigue est construite sur les personnages, leur personnalité, leur ressenti et leur affect qui conditionnent le récit et lui donnent son caractère acide et nerveux. Si les deux premiers rôles sont tenus par des personnages tout à fait crédibles, les seconds rôles ne déméritent pas et leur intervention, aussi brève soit-elle, apporte toujours un éclairage sur l’histoire ou les principaux personnages et évitent ainsi bien des bulles qui ne feraient que ralentir la lecture.
Au delà du polar avec un scénario particulièrement bien ficelé, Berlion et Varenne mettent en scène des personnages, hommes et femmes et leur donnent une épaisseur, une humanité qui apporte au récit à la fois un relief attachant et une ambiance tendue comme un string.
Quand on est coincés, dos à la mer, avec des tueurs maniant le rasoir sur le dos et des ex compagnons de lutte armée qui aimeraient bien entamer une discussion énergique, il n’y a pas 36 solutions, on se couche et on attends la balle ou on prend la route et on fonce.

Le dessin réaliste d’Olivier Thomas, à qui l’on doit Sans pitié, se prête merveilleusement bien à cette ambiance sombre et froide comme le métal. Un trait et un encrage forts qui posent l’action dans ce port de construction navale d’où toute chaleur semble s’être évaporée.

Par Olivier, le 1 février 2012

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