Dracula, Dracul, Vlad ? Bah...

Alberto Breccia, le maïtre argentin de la BD (Perramus, Mort Cynder…) s’éloigne ici momentanément de ses sublimes « noir et blanc » pour dénoncer dans un cri en couleurs directes (il peigna cet album en 82) la dictature qui l’oppressa lui et les siens pendant si longtemps. Le Dracula décrit ici est un être grotesque qui se trimballe, fantôme d’une époque lointaine, dans les rues de la ville en essayant de trouver de nouvelles victimes. On sourit quelques fois car finalement le style adapté par Breccia est assez rond, souple, caricatural et il prète à l’humour et au rire, mais finalement il est plus cynique qu’il n’y parait. Pour tout dire j’ai découvert Breccia avec cet album, les couleurs et les formes m’ont tout de suite plut, il se lit en 10 mn top chrono et ne laisse qu’une empreinte graphique dans les souvenirs, néanmoins ce serait sous-estimer ces pages que de rester sur cette impression. Cet auteur est l’un des grands artistes de BD au même titre que Hugo Pratt par exemple, et ses cours d’art graphique en Argentine sont devenus depuis légendaires. Alors quel agréable moyen d’entrer dans l’oeuvre de ce géant !

Par FredGri, le 26 février 2003