DU PLOMB DANS LA TETE
Intégrale

J’avais cette sublime Intégrale en noir et blanc de "Du plomb dans la tête" depuis des années, sans avoir pris le temps de la lire, ou devrais-je dire de la dévorer, plutôt !

Car non seulement l’objet est magnifique, mais il met en valeur l’incroyable dessin de Colin Wilson dans un noir et blanc de toute beauté. C’est simple, je me suis arrêté à chaque planche pour admirer les coups de plume, le travail des expressions et ce sens des détails, de la gestion de l’espace de cet artiste pas assez reconnu à mon gout !

Alors oui cet "album" vaut largement le détour (bon 80 €, c’est assez cher, mais quelle formidable occasion d’avoir accès aux planches comme les deux auteurs auraient aimé les avoir dès le début !), un grand format de 25,8cm par 34,5cm, qui réunit les trois volumes parus chez Casterman sur 192 pages en noir et blanc. Plus de 25 pages de croquis, dessins, planches inédites de Colin WILSON et textes inédits de MATZ. Le tout en édition entièrement toilée, avec impressions au fer à dorer sur le premier plat et le dos, sous jaquette avec vernis sélectif brillant sur fond mat, composée de quatre dessins inédits (les dessins de couverture et du quatrième plat ont été réalisés spécialement pour cette édition.

Je ne suis habituellement pas amateur de "beaux livres dispendieux" de ce genre, mais j’avoue que cette fois l’occasion était trop bonne (il faut dire que ce projet de co-édition est né d’une collaboration entre deux structures dijonnaises, d’une part Ediconcept et d’autre part la librairie Grangier, ce qui explique le soin porté aux détails, à la finition, au côté "souhait des auteurs"…

Plus concrètement, le scénario se dévore d’une traite. C’est du Matz en pleine forme qui croque ici toute une galerie de personnages particulièrement bien caractérisés. Peut-être a-t il tendance à pousser le verbe et tomber dans des dialogues un peu chargés, mais personnellement j’ai trouvé que d’une part cela permettait de bien installer chaque protagoniste, mais en plus cela insistait sur les différents liens qui les unissent. Il faut dire qu’en parallèle l’histoire ne traine pas, qu’on se retrouve vite emporté dans des embrouilles ou les uns et les autres tentent de tirer l’affaire au clair en réglant une bonne fois pour toute ce sacré merdier.

C’est très violent, parfaitement rythmé, avec un sens du timing qui trouve son apothéose dans les dernières séances avec la résolution de l’intrigue.
Au fur et à mesure on s’attache aux personnages, même si la tournure des évènements nous coupe un peu l’herbe sous les pieds. Toujours est-il qu’on a à faire ici à un super polar qui remue les tripes, qui reste passionnant du début à la fin ! Du grand art !

En ce qui concerne le travail de Colin Wilson, je l’ai déjà dit plus haut, mais c’est magnifique, il est autant à l’aise à dessiner du western, de la SF que du polar urbain ! Un vrai régal à regarder, à admirer !

Un excellent cadeau !

Par FredGri, le 1 octobre 2012