Écuyère

Si le scénario d’Écuyère nous interpelle, par la fiction, sur ces combats qui se nourrissent de la haine d’une ethnie, rendue responsable de tous les maux, des questions sur l’identité, sur la légitimité qui en découle, il met surtout en scène une jeune héroïne qui ne souhaite rien d’autre que s’accomplir pleinement, accéder à un futur que son sang lui interdit.

L’intrigue est on ne peut plus transparente dans les enjeux qu’elle révèle progressivement. Aiza symbolise ces cultures réduites au silence qui doivent subir les diktats de ces peuples conquérants dont le but est avant tout l’assimilation par la force.
On devine vite que les deux autrices sont personnellement impliquées dans ce récit prenant et émouvant. Pour autant, il ne s’agit pas non plus de partir sur des revendications, mais de révéler les comportements de l’intérieur, la difficulté au quotidien de simplement vivre en dehors des considérations ethniques.
Le scénario reste peut-être assez convenu dans ses enjeux, on voit très bien ou veulent en venir les autrices et plus ou moins comment cela va se terminer, ou tout du moins, quel va être le parcours d’Aiza. Toutefois, on est vite gagné par le charme qui se dégage de ce groupe d’amis, leur complicité et le caractère de la jeune fille qui gagne en profondeur, en finesse au fur et à mesure.

Une très agréable lecture qui fait réfléchir.

Très conseillé !

Par FredGri, le 7 mai 2023