EDEN
Balade céleste

Après un tome où l’on évoluait dans un lieu confiné, nous voici dans un monde plus aérien. Le machisme à outrance était omniprésent dans le premier tome. Dans celui-ci,  Zanoo trouve le contraire avec une société matriarcale. Les femmes règnent d’une main de fer sur des hommes soumis et chacune d’elles semble curieusement déshumanisée par toutes les règles qu’elles s’imposent. Certes avec l’humour on peut aborder des sujets difficiles où tout n’est pas bon à dire. A ce sujet, le prochain tome, qui devrait clore l’aventure de Zanoo nous fera découvrir une société religieuse.
Ce nouveau tome est un peu déconcertant d’un point de vue graphique, car les décors, épurés du fait que le fond est un beau ciel bleu, tranchent avec ceux chargés du premier tome. Mais cela ne veut pas dire que l’ensemble n’est pas travaillé. Le dessin caricatural de l’auteur fait toujours son petit effet. Et les petites allusions à son fameux Man in Black contestataire sont vraiment amusantes. D’ailleurs au contraire d’un Petillon qui, le terme est fort, abuse de son trait pour le reproduire dans la presse et dans ses albums, François Maret nous fait découvrir une palette variée de son style.
Eden est une critique plus ou moins voilée de notre société contemporaine, mais se lit aussi comme un récit d’aventure. Au milieu de ces sociétés plus ridicules les unes que les autres, la puce-âme de Reno contribue à faire de Zanoo le seul personnage réellement humain de cette série. Avec l’illusion que faire cohabiter un esprit masculin dans un corps de femme amenait une once de  tolérance, en se mettant à la place de l’autre.

Par Eric, le 1 mai 2006

J’ai vraiment bien accroché au premier tome de la série, découverte par hasard. C’est donc un véritable plaisir de retrouver les péripéties de Zanoo !
La critique par la caricature de certains penchants est parfaitement réussie : ni trop, ni trop peu, et l’humour fait passer la « pilule » très facilement. Le contraste entre le bunker « masculin » et la cité flottante « féminine » est frappant et fait d’autant plus ressortir les similitudes, finalement nombreuses, entre les 2 modes de fonctionnement.
La cohabitation avec Reno est tout bonnement hilarante, peut-être un peu moins dans ce tome que dans le premier, mais du coup ce personnage gagne en humanité et est moins tranché.
On voit effectivement se profiler pour le 3° tome une caricature de théocratie, mais quelques éléments du 2° tome m’interpellent (Référence à Ghost in the Shell ? ), et je m’attends à une grosse « surprise » pour la fin.
Le style colle parfaitement au ton, tout en souplesse. J’ai l’impression de retrouver les cartoons de mon enfance, certains Tex Avery notamment, et le sourire n’a pas décollé des mes lèvres d’un bout à l’autre. ENCORE, pliiize !!!

Par Beuleu, le 13 mai 2006