EGOVOX
Une bien belle journée pour mourir
Un code avait bien été prévu à l’origine dans la constitution d’Egosfer… Un code qui devait permettre de parer à tout risque d’asservissement artilect. Mais il restait introuvable pour Wooker et ses compagnons qui commençaient sérieusement à croire que l’autodestruction de leur monde était devenue inévitable.
C’était heureusement sans compter sur le pouvoir de réflexion de Milk-Shake qui fera renaître l’espoir, remettant son équipe sur la piste du fameux code et poussant son maître Wooker à défier Astérion dans un duel dont l’issue devait désigner le clan gagnant, le clan de ceux qui survivraient…
Par sylvestre, le 1 juin 2010
Notre avis sur EGOVOX #3 – Une bien belle journée pour mourir
C’est avec ce tome 3, plein de surprises, que se termine la série Egovox, cette saga futuriste signée Céka et Yigaël dans laquelle l’Homme, vivant dans un monde ultramoderne, a fini par démissionner de son rôle de penseur en laissant libre champ aux machines qui n’ont alors pas hésité à prendre le dessus.
On se rappelle du tome 1 dans lequel les rôles étaient… inversés : Wooker était un bon "mouton" mais son robot particulier, Milk Shake, tout robot qu’il était, essayait de le pousser à assister aux réunions d’opposition au régime en place ; un régime qui cultivait la soumission des humains en les empêchant d’avoir des projets. On se rappelle également du tome 2 dans lequel l’histoire quittait Egosfer pour s’ouvrir sur les zones habitées par les populations mutantes, elles aussi hostiles au régime. Et c’est donc logiquement que ce troisième opus accompagne Wooker, le héros, l’humain "ayant repris conscience", mais ses amis aussi, vers la reconquête de leur intégrité et de leurs droits.
C’est une course contre la montre qui rythme ce dernier album : l’autodestruction de la planète est en marche et les chances d’en arrêter le processus sont infimes. Egovox, en bonne série de SF qui se respecte, profite de ce rythme imposé pour dégainer les ingrédients qui font le succès du genre. On a en effet droit dans ce tome 3 à des nouvelles créatures et à des rayons laser fusant en tous sens, par exemple ! A de nouveaux robots, aussi, et pas des plus insignifiants ou des plus inutiles, d’ailleurs, vous verrez…
Le temps est aux réponses et aux révélations, aussi. C’est ainsi que nous sera dévoilé un repère géographique (la couverture n’en pouvait plus d’attendre : vous verrez peut-être un petit indice en partie gauche ! ;-). C’est ainsi aussi qu’un visage sera mis sur l’énigmatique Ego-One !!!
C’est l’occasion enfin pour les auteurs de se lâcher un peu, invitant par exemple l’Amouuuur dans le couple Wooker / Leito. Voilà qui insuffle un peu plus d’humanité encore dans cette histoire sinon très… métallique ! Petites croustillances, donc, assaisonnées d’humour, sans que cela nuise à l’enchaînement des situations menant à l’issue du récit, une victoire dont on ne doutait pas mais dont on ne savait pas forcément comment elle serait remportée. Tadam !!!
Un cahier supplémentaire vient compléter l’album. Céka et Yigaël y reviennent sur le projet et sur les différents éléments de l’histoire : personnages, décors, contexte, etc… On trouve aussi dans cette partie bonus des croquis, des inédits, des photos… Les mots des auteurs résonnent d’ailleurs dans ces pages avec l’accent de la satisfaction du travail bien fait : loin d’utiliser des tournures comme ils ont dû le faire lorsqu’ils ont présenté leur projet à l’éditeur Akiléos, ils adoptent plutôt une rédaction "à la cool" qui pousse le lecteur qui l’aurait oublié à se rappeler que derrière ces histoires qu’on lit, il y a des artistes qui les créent !
Chanceux que nous sommes, à ce propos, d’avoir entre les mains ce tome 3 de la série Egovox ! Car si cela ne se voit pas, il faut savoir que cet ultime tome de la trilogie a bien failli ne jamais voir le jour… Après l’arrivée de Nikopek en qualité de coloriste du tome 2, on pouvait penser que cette conclusion arriverait plus tôt. En réalité, Nikopek a entre temps signé chez Ankama en qualité de dessinateur : cette "promotion" pour laquelle on le félicite l’a cependant amené à ne pas honorer ses engagements sur la série Egovox, ce qui a tout bonnement menacé la série, un temps promise à une fin en queue de poisson. Yigaël, qui n’avait pas prévu de le faire, s’est attelé à la mise en couleurs de ce tome 3 : pour sûr, son journal prédictif avait dû lui annoncer que si série il y avait, complète elle devait être !!!
Ce tome 3 est donc un véritable cadeau quand on voit le nombre de séries qui s’arrêtent sans avoir livré la fin de leur intrigue. Les lecteurs d’Egovox ne pourront donc qu’être reconnaissants envers les auteurs. Et chacun de pousser un ouf de soulagement et de remerciement, parlant de cet opus "Une bien belle journée pour mourir" comme d’un bien bel album pour clore la série !
Par Sylvestre, le 1 juin 2010