EIGHTBALL HUNTER
Winner

Le policier Dean Mac Lean a de quoi être inquiet. Sa petite amie Chastity, chasseuse de primes patentée de l’agence Eightball Hunter, est partie récupérer un comptable véreux Laurentii travaillant pour des caïds colombiens et le ramène à Los Angeles après moult péripéties. En effet, nombreux sont ceux qui se sont attachés à les suivre, elle et son protégé. Pas moins de trois gangs mafieux de nationalité russe, japonaise et colombienne sont à leur poursuite pour récupérer un sacré magot qui a été dérobé dans le coffre de la voiture appartenant à un flic pourri, Hatchinson. D’ailleurs, ce dernier, du genre plutôt tenace, s’est promis de retrouver son argent, et s’est lancé à la recherche de Laurentii et Chastity. Il ne fait aucun doute que si tout ce petit monde se retrouve, la discussion qui ne manquera pas de s’engager va indubitablement sentir la poudre. La station service de Newberry Springs semble être le terrain approprié pour couvrir ce genre de débats plombés. Qu’en sortira-t-il ? Peut-être le nom de celui qui a piqué l’argent ?

Par phibes, le 13 décembre 2013

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Notre avis sur EIGHTBALL HUNTER #2 – Winner

Réalisé en mai 2010, le premier épisode de ce diptyque plantait pleinement le décor d’une aventure policière à la sauce américaine à l’issue de laquelle le mystère de la disparition d’un gros sac de billets restait entier.

Aujourd’hui, la réponse nous est enfin révélée et ce, à la suite de la consultation par les Editions Paquet des lecteurs de la première partie qui, via une initiative originale, ont orienté par vote la fin de cette épopée. Pour cela, tous les personnages de la première heure (et ils sont nombreux) parmi lesquels la belle Chastity et son petit protégé Dino, refont leur apparition (mis à part ceux qui sont restés sur le carreau) dans une ultime réunion qui, ça va sans dire, va laisser libre cours à une seule forme d’expression, celle des armes à feu.

Après Las Vegas, c’est le retour sur Los Angeles et tous les participants au road-movie engagé précédemment ont la volonté d’en découdre. Michel Koeniguer peut se targuer d’animer son aventure d’une manière plutôt adroite, grâce à un bon alternat de séquences qui permettent de suivre à la fois les circonvolutions mafieuses de chaque gang (y compris les ripoux), les tergiversations de la police et le trajet de retour de Chastity/Laurentii pour le moins laborieux. Comme il se doit, il leur donne bientôt l’occasion de se retrouver (de façon certes impromptue), et enclenche par ce biais la grosse artillerie. Si le verbe était dans un premier temps dans une phase explicative, à partir de ce moment crucial, il s’efface au profit d’un autre langage plus radical voire mortel. Les échanges deviennent alors plus musclés, libèrent certes la clé du mystère du sac d’argent mais aussi l’action dans sa forme la plus explosive.

Le dessin de Calixte est doté d’un esthétisme très agréable. Malgré une certaine fixité dans les attitudes des personnages, on ne manquera pas d’apprécier le juste travail réalisé pour atteindre ce degré de réalisme. Il est vrai que ce dernier s’est fortement inspiré de l’effigie d’acteurs pour la plus plupart américains, ce qui en soi, peut être considéré comme un gros clin d’œil à la machine hollywoodienne (aux acteurs comme Clooney, Hulk Hogan, De Vito, Jacky Chan, MC Duncan… ou plus éphémère à des séries comme Starsky et Hutch, ou encore le flic de Beverly Hills…) et de fait comme une certaine curiosité. Pareillement, il soigne l’apparence de la gente féminine, poussant même le vice jusqu’à travailler la transparence de certains vêtements. Côté décors, là aussi, la palette graphique lui permet de travailler généreusement les fonds dans des visions quasi photographiques.

Pari gagnant pour cette histoire dynamique et bruyante basé sur un concept participatif original qui emportera sans nul doute l’adhésion des amateurs de séries policières à la sauce américaine.

Par Phibes, le 13 décembre 2013

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