El Diablo
Après un long et pénible voyage, alors qu’ils se préparent à sacrifier un membre de leur équipage pour se nourrir, des conquistadors débarquent sur la rive d’un mystérieux pays d’Amérique du Sud. Ils sont tout de suite repérés par une étrange créature qui les surveille de près. Croyant l’avoir tué, on envoie un jeune mousse, José, pour le récupérer, mais ils finissent par tomber tous les deux inconscients dans la rivière. A leur réveil, ils sont en présence de la tribu des Chahutas…
De son côté, le capitaine Santoros, à la tête de l’équipage explorateur, découvre qu’il y a de l’or dans cette jungle et il est bien décidé à revenir riche au pays…
Par fredgri, le 4 novembre 2024
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782808504751
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Notre avis sur El Diablo
Dupuis continue cette volonté d’élargir les univers de ses personnages, et plus particulièrement de les ouvrir à des visions extérieure. Ainsi, on a pu déjà apprécier d’autres auteurs s’attaquer au Marsupilami et ses ancêtres (le plus récent, La Bête de Zidrou et Franck Pé, où Les Aventures du Marsupilami vues par…, en sont un très bon exemple), démontrant que dorénavant la « mythologie » Marsu pouvait s’étendre (comme le démontrait plutôt habilement le tome 30 de la série: Palombie secrète, qui introduisait de nombreux cousins de la bestiole).
Cette fois, le duo Trondheim/Nesme, qui a déjà travaillé sur deux albums de Mickey/Donald, ainsi que sur un Donjon, propose de revisiter le passé de la Palombie (un peu comme avaient pu le mettre en scène le tome 26 de la série) en présentant un lointain ancêtre du Marsupilami, du temps des conquistadors. Bien sur, Trondheim maîtrise particulièrement ce mélange entre humour et tension, tout en menant une intrigue extrêmement bien rythmée.
Pas forcément trop d’originalité, néanmoins, mais un récit qui se tient très bien. Nous suivons alors le jeune José qui d’une part rencontre la créature pour la première fois, tandis qu’il se tisse entre eux un étrange lien, puis il rencontre les Chahutas qui s’avèrent bien plus protecteurs que véritablement menaçants. L’album va alors consister à faire glisser cette petite troupe dans une multitude de rebondissements, alors que les « vilains » conquistadors, avides d’or et de gloire, obligent tout ce petit monde à les mener jusqu’au fameux El Dorado…
Sans être réellement appelé le Marsupilami, il est déjà « L’esprit de la forêt », le héros de cette histoire qui vit en harmonie avec son environnement. Pour l’instant unique représentant de sa race, il préfigure tous ceux qui vont lui succéder. On peut donc aisément se dire que ses aventures potentielles sont inépuisables.
Cependant, je trouve vraiment intéressant de se pencher sur ce passé, de cette façon. D’une part, ça permet de rebondir sur notre propre Histoire, sur les exactions qui ont pu la malmener, mais surtout cela permet de montrer que le Marsu ne vient pas de nulle part, qu’il est le fruit d’une longue lignée d’ancêtres qui même s’ils ont tous vécu en Palombie, n’en demeure pas moins les représentants d’une race hors norme et très variée.
Toutefois, la véritable surprise, encore une fois, c’est le travail graphique d’Alexis Nesme.
Comme à son habitude, chaque planche est un tableau en soi, d’une incroyable minutie dans les détails, les décors, de cette nature florissante, avec même régulièrement des pages pleines, des double pages impressionnantes. On plonge dans cet album, ébloui par cette richesse qui se déploie devant nous. Il transcende littéralement le scénario de Trondheim pour en faire une démonstration picturale d’exception.
El Diablo est un très bon album qui devrait plaire autant aux fans qu’aux lecteurs plus ponctuels.
Par FredGri, le 4 novembre 2024
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