ELEPHANTMEN (VF)
Jouets de guerre
Depuis 2218 le professeur Kazushi Nikken fait des expériences en mélangeant des embryons humains avec des souches animales. Ça n’est qu’en 2224 qu’il va réussir à créer son premier prototype viable, un hybride entre l’humain et l’hippopotame. La première réussite du professeur et des laboratoires Mappo ! L’année suivante, l’Afrique déclare la guerre à l’Europe et commande à Mappo une armée de ces créatures… Commence alors la plus folle des aventures !
En 2239, l’Europe est ravagée par un virus dévastateur et les troupes de Mappo sèment la mort et le sang partout ou elles passent. Pourtant la résistance est là, et même si le combat semble déjà perdu d’avance un nom circule, Yvette, une jeune femme qui va commencer à faire comprendre que les Elephantmen doivent aussi se méfier…
Par fredgri, le 1 janvier 2013
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Scénariste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782756035000
Notre avis sur ELEPHANTMEN (VF) #1 – Jouets de guerre
Delcourt lance donc la tant attendue traduction des Elephantmen de Richard Starkings. Cette fantastique série !
J’ai découvert cet univers, à l’époque, en 2002, avec la sortie du « Unnatural Selection » écrit par Richard Starkings et Joe Casey et magnifiquement mis en image par Jose Ladronn. Ensuite, il y a eu le « Hip Flask: ElephantMen » en 2003 et le « Hip Flask : Mystery City » en 2005 !
Bref, pour moi, tout ça c’était les planches sublimes de Ladronn, avec un univers sombre. Le bonheur parfait ! L’artiste y faisait déjà preuve d’un sens incroyable du détail, qui nous rappelait l’époque des Metal Hurlant, de Moeb, de Bilal et autre.
On rêvait les yeux ouverts !!!
A la base de tout ça, il y a Richard Starkings et son studio de lettreurs Comicraft. Dès la fin des années 80 Starkings se fait une excellente réputation de lettreur dans le monde des comics, on le voit partout et progressivement il s’adjoint les services d’autres lettreurs pour créer Comicraft, la première vraie centrale à se lancer dans le lettrage informatique. Tout le monde apprécie ses fonts personnalisées, pleine d’originalité, ses logo frais et dynamiques etc.
Vers la fin des années 90, pour animer son catalogue et son site il créé alors un personnage fétiche, un privé à tête d’hippopotame, Hip Flask. Il demande aussi à ses amis artistes de lui faire quelques fausses couvertures, histoire de mettre en scène à la fois son personnage, mais surtout ses différentes fonts et autres faux logo.
Et ça fonctionne tout de suite, non seulement ce personnage intrigue, mais en plus, quand on va sur le site on peut télécharger toutes les images créées pour l’occasion. Il y a une dynamique de lancée et le succès de Starkings explose, il est de tout les comics !
Néanmoins, il y a du potentiel derrière ce personnage, un univers qui ne demande qu’à être exploité. Ainsi, en 2002, Starking franchit la ligne et l’univers des Elephantmen est créé !
Après la sortie des trois comics Hip Flask Starking va se rendre compte que José Ladronn, aussi inspiré puisse-t il être, ne pourra pas assurer un rythme plus régulier. Chacun des comics nécessite près de 2 à 3 ans de travail, c’est trop long !
Ainsi en 2006, soit un an après Mystery City, il lance la série Elephantmen, mais cette fois avec un nouveau dessinateur débutant, Moritat. Le changement graphique est dur, car le nouveau venu a un style beaucoup plus épuré, aux antipodes de son illustre prédécesseur. Du coup, la transition en refroidit plus d’un (dont notamment moi !).
La série Elephantmen démarre des années après Unnatural Selection, dans une ambiance proche de Blade Runner, du polar sombre. Cependant, le lecteur se demande ce qui s’est passé après US, on parle de guerre, de troupes d’Elephantmen… Et Starking décide donc, d’une part avec des numéros de la série (34 et 35), mais surtout avec une mini-série "War Toys", de revenir sur ces évènements, même s’il axe son récit bien plus sur des ambiances que sur des faits bien précis !
Delcourt ne reprend donc pas la série telle quelle, préférant reprendre les évènements chronologiquement, en partant du début (une partie du volume 00). Et ça n’est finalement pas plus mal, même si ça perd un peu ce côté "fash-back" qui avait beaucoup d’intérêt intégré dans le fil de la série !
Ainsi le ton est résolument très dur, voir même plein de résignation devant cette violence irrémédiable qui se déchaîne. Le fait que beaucoup de planches présentent majoritairement des voix off qui commentent avec un ton légèrement philosophique les ravages de la guerre accentue cette ambiance désillusionnée qui plane sur la plupart de ces pages. Mais c’est très agréablement bien écrit, Starkings évoque bien plus les atmosphères que les faits et ça nous évite les détails un peu inutiles. C’est très bien. D’autant que ce qui est réellement plus important c’est justement ce qui va suivre, ce qui va résulter de ces combats, de cette humanité qui va progressivement naître chez ces Elephantmen.
Ce premier volume montre donc très bien la qualité d’écriture et la personnalité qu’a su insuffler Starkings dans cet univers, mais surtout le potentiel qui va en découler (et je peux vous assurer que ce qui va suivre est passionnant !)
Le gros hic (et je me dis quand même qu’il faut relativiser) c’est le manque de cohésion graphique. Car c’est vraiment déstabilisant tant tout est tellement différent. On passe du sublime graphisme de Ladronn à celui plus vif de Moritat (qui livre des planches de toute beauté quand même), puis à Boo Cook et Axel Medellin. Ce dernier souffrant de la comparaison avec ses camarades ! Et cette disparité plombe un peu l’ensemble, je trouve !
Il n’empêche que ce premier volume est à lire absolument, histoire de donner la possibilité à Delcourt de pouvoir continuer l’aventure.
Faites vous plaisir !
Par FredGri, le 1 janvier 2013
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